lundi 8 mars 2010

The Ghost-Writer Vs. In The Loop



Deux films autour d’un Premier ministre britannique par temps de guerre en Irak. Évidemment c’est de Tony Blair qu’il s’agit, mais ce n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est l’atlantisme du personnage et sa façon « renouvelée » de faire de la politique. Dans les deux films, on voit les dessous de la politique, les jalousies : Femme Vs. Secrétaire, Ministre Vs. Ministre, Ministre Vs. Premier ministre, Hommes de l’ombre Vs. Hommes de lumière…

The Ghost-Writer, de R. Polanski

Thriller politique impeccable. On suit Ewan McGregor, écrivain de l’ombre (un nègre pour ainsi dire) qui est chargé d’écrire les mémoires d’Adam Lang (Pierce Brosnan), jeune ex-Premier ministre. J’imaginais que le film porterait sur l’échange entre ces deux personnages. L’un voulant réécrire son histoire à sa main, pour la postérité. Et l’autre en quête de vérité, souhaitant révéler au monde qui est l’homme qui se cache sous les habits du politique. Le film traite en partie de ça, mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est la tension qui se niche partout : dans le décor, dans la musique, et dans l’intrigue : le précédent nègre d’A.Lang mort d’une mort douteuse alors que le manuscrit n’était pas terminé, non dits, zones d’ombres, des mensonges, des indices. La palette des techniques est hitchcockiennement maîtrisée : ironies, froid suspens, accélération du rythme, ambiguïtés, angoisses, paranoïa. Le film est riche, derrière une réalisation sobre mais bigrement réussie.

PS : On saluera la présence inattendue de Kim Cattrall (Samantha dans Sex&TheCity) qui joue la « première assistante » au service de Monsieur Lang depuis si longtemps.


In The Loop, de A. Iannucci

Satire drolatique flamboyante. Le style est tout autre. Les actions s’enchaînent comme des perles. Le ton n’a rien d’oppressant, mais atteint le niveau si difficile de « hautement comique ». On suit Toby, stagiaire fraîchement débarqué au sein du cabinet du Premier ministre et qui assiste à des scènes hallucinantes dés son premier jour. Les caractères des personnages sont poussés à l’extrême pour créer une langue drolatique et des situations cocasses. Ô que les dialogues sont ciselés. C’est jouissif comme les montagnes russes. Ça n’arrête pas. Et bien sûr la britannique ironie qui va avec. On voit l’Histoire se faire par le petit bout de la lorgnette : les petites mains qui tentent de savoir dans quelles salles sont les réunions de leurs boss, des ministres de paille s’embourber dans leurs propos (quand ils trouvent quelque chose à dire). Et avec tout ça les médias, le tourbillon de l’actualité, le microcosme des décideurs… La nuée des inutiles… Les lâches qui succèdent aux hypocrites… Cette satire politique depuis les coulisses frise le génie.

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