lundi 30 juin 2008

Voleur de Nuit s'envole aux USA

Le Midwest dans toute sa splendeur. Des champs de mais, des desperate housewives et des sheriffs...

jeudi 26 juin 2008

Cet été, lisez un Romain Gary, ou plusieurs : "La Vie devant soi", "Gros-Câlin", "L'Angoisse du roi Salomon"

"La porte était coincée. Ou c'était peut être moi. Quelque chose était absolument coincé en tout cas." Une chose est sûre, après la lecture d'un des trois ouvrages sus-cités de Romain Gary, on se sent moins coincé et même libéré de quelque chose qui nous pesait et dont on ignorait l'existence. Le style est agréable, chaque phrase déploie son humour et sa profondeur. Chacun des trois bouquins aborde avec une grande sensibilité des questions diverses et fondamentales : l'amour, la mort, le monde, la vieillesse, l'histoire, le racisme, la fraternité, la différence, l'oubli...


Dans La Vie devant soi, Romain Gary nous immerge dans les pensées du petit Momo, à peine 10 ans, pas vraiment gâté par la vie, mais à la sensibilité plus qu'attachante. Fils de pute recueilli par Mme Rosa, une très vieille juive ex-prostituée, les liens qui se tissent entre eux deux sont magnifiques. Entre rires et larmes !

"Quand elle marchait, c'était un déménagement"

"- C'est là que je viens me cacher quand j'ai peur.
- Peur de quoi, Madame Rosa ?
- C'est pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur, Momo.
Ça, j'ai jamais oublié, parce que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais entendue. "

" sommeil du juste... Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil de la nui et se font du mauvais sang pour tout'



Dans Gros-Câlin, Romain gary glisse le lecteur dans la peau de Monsieur Cousin, modeste employé de bureau sans prétention, qui se sent bien seul dans une métropole comme Paris et qui trouve dans un python la compagnie que le monde citadin lui refuse. Remarquable ouvrage

"D'ailleurs, mon problème principal n'est pas tellement mon chez-moi mais mon chez-les-autres. La rue. (...) il y a dix millions d'usagés dans la région parisienne et on les sent bien, qui ne sont pas là, mais moi, j'ai parfois l'impression qu'ils sont cent millions qui ne sont pas là, et c'est l'angoisse, une telle quantité d'absence. J'en attrape des sueurs d'inexistence (...)"

"Je sais également qu'il existe des amours réciproques, mais je ne prétends pas au luxe. Quelqu'un à aimer, c'est de première nécessité."



Dans L'Angoisse du roi Salomon, Romain Gary nous embarque dans les réflexions de Jean, chauffeur de taxi qui se met au service d'un vieux monsieur angoissé par la mort: Salomon Rubinstein, ancien roi du prêt-a-porter. Il a 84 ans et emploie des jeunes gens pour répondre aux appels des désespérés et leur apporter du réconfort par la voix et par livraison de petites attentions.

"Je lui ai pris la main. Ce n'était pas personnel mais on ne peut pas prendre la main du monde entier."

" Quand on aime comme on respire, ils prennent tous ça pour une maladie respiratoire"

vendredi 20 juin 2008

hyper'marchés... super courus !


Dans le métro, alors que je lisais Direct Soir je tombe sur la nouvelle suivante: "En 2007, la France a dépassé les 8 millions de mètres carrés de surface de vente dans les hypermarchés". Alors laissons de côté les supermarchés, les supérettes, ainsi que tous les autres commerces de bouche type boulangeries, épiceries, etc. C'est bon, on fait ce petit effort, on laisse ça de côté, vous êtes bien aimables.

Bon alors il reste quoi? Il reste les hypermarchés. C'est-à-dire, les mamouths (justement) de la consommation. Le temple de la distribution de masse. Eh bien en France, dans ces 1.500 hypermarchés, la surface de vente représente 8 millions m2, donc: 8Km2 de bouffes pour nourrir toute la France. Imaginons un peu. C'est tellement énorme, qu'en virant les rayons de graillon et en calant bien 7 Français au mètre carré, on stocke toute la France (DOM TOM, Corse et Carla Bruni comprises).

D'où une question: comment caler 7 Français sur 1m2, et plus généralement, comment caler 7 êtres humains sur 1m2. Pour ce faire, il faut considérer un échantillon représentatif: y'a un bambin, un ado, un jeune adulte, trois vrais adultes et un veillard. Je préconiserais de caler le vioche en bas, bien à plat ventre, pour qu'il déstabilise pas les autres, et pour qu'il meure en silence (pour le bienfait de la CNAM et donc de nous tous ici présents). Ensuite moi je disposerais aux quatre coins les 3 adultes plus le jeune adulte. Et au milieu je mettrais le jeune ado rebelle en boule (pour avoir la paix), et je poserais dessus le bambino (qu'on aura pris soin de bâillonner pour éviter les pleurs insupportables). Ca aurait quand même de la tronche sur des km2 entiers...

Tout ça pour dire quoi? Oui car il y a un semblant de propos dans ce que j'écris. Tout n'est pas qu'une histoire de pyramide humaine. Tout ça pour dire que cette masse de bouffe, ces tonnes de vache, ces kilomètres de saucisses, ça fout les boules. Je crois que ça me fout autant les boules que mes prises de conscience énergétique en plein slaloms nocturnes post boîte de nuit au milieu des réacteurs nucléaires, à cheval sur mes barrages hydroliques...

Ma prise de conscience s'est achevée en sortant de ma rame de métro et alors que je me dirigeais vers la sortie. J'ai vu trois personnes fondre sur moi à grandes enjambées en jouant des coudes. Tout ça pour se glisser dans le train avant que les portes se ferment... Seules les deux plus sportives ont réussi à entrer. La troisième, plus lourdes a pris du retard dans les escaliers et a dû attendre la prochaine rame deux longues minutes (une éternité pour un parisien)... deux longues minutes passées à s'en vouloir: "ah, si seulement, je n'avais pas succombé à ce cornet vanille la dernière fois que j'ai fait mes courses!"

On ne peut pas avoir des km2 de graillon et prétendre attraper un métro au vol. Il faut faire un choix. A Paris il n'y a aucun hyper...

lundi 16 juin 2008

Exit Music (for a film) - RADIOHEAD

B/B/R et KW/H


Récidive dans le bar/boîte/resto (BBR) de la dernière fois... Le samedi soir et au mois de juin, nous étions tranquilles, les quelques enterrements de vie de jeune fille de la région permettaient de remplir un minimum l'espace. Principal fait marquant, au bout de la quatrième chanson consécutive de Claude François, nous hurlons notre désarrois au DJ (le verbe "parler" en boîte n'existe pas). Certes nous "fêtons" les vingt ans du dernier bain de Cloclo... Mais merde Belinda + Alexandrie + Cette année là + Le lundi au soleil = ça fait trop. Bref. Le DJ nous promet de passer du "contemporain". Ouf! Et là... Drame. Nous avons droit à une version accélérée et un chouilla plus rythmée d'Alexandrie, du même Cloclo.
Ainsi donc nous prîmes la tangente en direction de l'autre boîte.

M'enfin...

Je retiendrai une seule image. Le retour en voiture. "Exit Music for a film" de radiohead en fond sonore. Une départementale déserte. Et des lumières de part et d'autres de la chaussée: Les réacteurs de la centrale EDF à droite. Les diffuseurs d'enrichissement d'uranium à gauche. Des tours de refroidissement un peu plus loin. Le barrage EDF juste derrière. Et au milieu de tout ce barnum, eh bien, j'ai pris conscience de toute l'énergie qu'on consomme. Bien sûr la nuit les gens (normaux) dorment alors ils consomment que dalle, à part éventuellement le frigo pour garder la Heineken au frais et le magnétoscope pour enregistrer la rediff nocturne de Mireille Dumas. Bref pas de quoi fouetter un chat. M'enfin... tout ça pour dire que tous ces KiloWattHeures qui me sont passés dessus, l'idée des pingouins qui fondent sur la banquise qui fond... tout ça tout ça... Eh bien, j'ai culpabilisé d'avoir laissé éclairé la lumière de la terrasse...