lundi 5 octobre 2009

Capacité d'indignation

Des longs, des courts. Des vrais, des faux. Des durs, des mous. Nous avons tous des moments d'indignation. Devant un clochard, devant sa télé, devant le comportement d'un collègue, devant plein de choses. On se dit qu'il faut que les choses changent. Mais que faisons-nous? Résumons le comportement classique:
1° On s'indigne ouvertement. C'est-à-dire qu'on verbalise son indignation: "c'est dégueulasse", ou carrément: "moi je dis, c'est dégueulasse quoi! ça ne devrait pas exister à l'aube du XXe millénaire".
2° On passe à autre chose.

Mais ce n'est pas sans poser problème. On ressent une gêne qui provient de la connaissance d'un problème sur lequel on a pris position ("indigné") mais qui ne suscite pas d'action de notre part pour changer la/les chose(s). Alors, afin de rétablir une forme de paix intérieure, on produit une troisième action:
3° On nie toute responsabilité. On s'indigne comme spectateur sans se voir comme la cause du mal qui nous horrifie. Ainsi lavés, on ne ressent plus aucune culpabilité, qui est, disons le clairement, un sentiment fort désagréable.

Du coup qui est responsable? Ce peut être la nature humaine (il y a des cons partout). Ce peut être nos représentants politiques. Ceux qu'on appelle péjorativement les politiciens, la classe politique (tu parles d'une classe), and co. On les méprise, mais on est bien content de transférer sur leurs épaules nos indignations. Mais eux alors... Sont-ils torturés toute la journée, développent-ils une forme de blindage (de survie) afin de ne pas se laisser transpercer par toutes leurs indignations irrésolues? Réponse: ça dépend. Cela dit, il est agréable d'en entendre certains souffrir de leurs indignations et remuer ciel et terre pour s'attaquer au Mont Immobilisme, qui culmine à 5'705m au sein de la chaîne du Status Quo du massif de l'Impuissance, dans le Royaume du Consensus Mou.


" L'homme libre est celui qui n'a pas peur d'aller jusqu'au bout de sa pensée" L.Blum

"Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre" J.Jaurès, Discours à la jeunesse, 1903


PS: http://blogs.lexpress.fr/attali/2009/10/un-scandale-francais.php