mercredi 28 janvier 2009

Et si en plus y'a personne

Allô service abonnés UGC?
Allô Alice?

Oui mais non ça va pas être possible.
30 minutes d'attente à la poste pour retirer un colis, c'est possible? Oui? Ouf!

C'est la luuuuuutte finaaaale.

Mais pourquoi ça marche jamais du premier coup?

Non monsieur, je suis désolé, le cordon de raccordement n'était pas vendu avec, mais le moins cher que nous ayons est à 39.95 eur. Je vous fais un paquet cadeau?
Et ta soeur elle me fait un paquet cadeau?

Non monsieur, les frais d'inscription sont en fait payants. L'offre se terminait le 2 janvier.
Ah bon? J'ai pas ça d'écrit sur mon papier moi. Allô? Allô?

Non monsieur, en dessous de 16 eur. on ne prend pas la carte bleue.
Oui non les chèques c'est pas possible non plus.

Non monsieur, je ne peux pas vous reprendre votre veste. C'est échangeable, mais pas remboursable au delà du 2e jour après l'achat. Et après le 4e jour c'est ni l'un ni l'autre. Après le 10e jour, si vous venez nous rendre votre veste on la conserve en caution, on vous menotte et vous bâillonne avant de vous enfermer à tout jamais dans les cabines d'essayage...
_ Ah oui quand même... Bon alors appelez moi un responsable.


Mais le problème avec ces World Comapanies, c'est qu'on parle aux tentacules de la pieuvre et que jamais on voit le "cerveau" trop occuper qu'il est à nous mettre dans la panade pour s'assurer son taux de croissance qui lui assurera son bonus annuel. Alors on rame. Mais on rame tout autant que le salarié de tout en bas qui n'a ni la motivation, ni la possibilité de faire un geste. Et moi le geste que j'aurais envie de faire il est pas joli.

La dernière fois je suis allé dans un magasin non franchisé. Si, si ça existe encore. Ca m'a fait bizarre d'être reçu avec le sourire.

Calvin Harris - Merrymaking at My Place (Kissy Sell Out Remi

:))

lundi 26 janvier 2009

Entre chien et loup, tous les chats son gris...

C'est bien connu, à 6h du matin les couche-tôt croisent les couche-tard. Les travailleurs croisent les oisifs. Les laborieux croisent les paresseux. Mais on est en droit de se demander qui est le plus à envier. Quel est le plus grand sacrifice? Ne pas voir la lumière du soleil, ou ne pas voir la lumière des boules à facettes?

Au contraire de la vie nocturne, la vie diurne a un goût de déjà-vu, quelque chose d'attendu. La nuit consacre l'éphémère, l'hédonisme à tout prix, l'amusement, le rire, le plaisir, la fête, l'oubli. Tout se mélange comme les boissons dans le shaker. Chacun glisse doucement dans l'autre réalité, en utilisant les moyens qu'il peut, légaux ou non. Il semble que d'autres lois régissent la vie de nuit. Tout est permis avec le portefeuille ouvert. Comme l'aveugle qui tâtonne avec sa canne blanche, durant sa blanche nuit à lui, le noctambule avance la mastercard à la main, passe-partout universel. Avec la CB pour guide, les portes s'ouvrent, les bouchons sautent, les amis affluent, les effluves refluent, les lumières pleuvent et la musique inonde le tout. Le jeu de la séduction peut commencer. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. C'est ce que vendent les lieux de la nuits: bars, boîtes, bar-boîtes, clubs privés... La réputation de l'endroit tient à la qualité des brochettes de viandes qui s'y rendent. Un vivier de qualité justifiera des prix élevés et une sélection avouée par le portier. Alors une fois à l'intérieur, autant rentabiliser. Hédonisme, oubli, amusements... Les fourmis diurnes dorment à poing fermé quand les cigales nocturnes papillonnent autour de la boule à facettes, miroir aux alouettes... pirouettes, cacahuètes...

Ca bouge beaucoup, ça remue même, ça brasse de l'air. Mais à l'aube on n'a pas avancé d'un pouce. On n'a rien construit, trop occupé qu'on était à gesticuler. On ne voit rien, on n'entend rien ... Pupilles et tympans humains ne sont pas fait pour ça, alors il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Dans un ensemble sur-saturé, on pourra remuer autant qu'on voudra, rien n'en sortira. Des amitiés nocturnes, des amourettes de boule à facettes, des projets, des sourires et discussions de fumoir dans le noir, il ne restera rien au matin. Non, rien de rien. On ne regrette rien. Et s'il en restait quelques chose, infime bribe, on voudrait l'oublier.

Alors certains sous la boule à facettes joue les doubles-facettes. Doubles-faces façon Batman bien sûr, façon scotch aussi pour les plus collants. Ils tentent de devenir autre, à l'aise, détendu, amuseur désinhibé, grand prince reconnu. Vaine tentative qui achève sa nausée aux toilettes et dans le taxi. Non pas sur les sièges en cuir monsieur.

Voilà on est arrivé, 40 euros s'il vous plaît.

mercredi 21 janvier 2009

Nutella, me voilà !

http://www.liberation.fr/politiques/0101303203-quand-lauvergeon-entre-en-collision-avec-un-militant-anti-nucleaire

Qu'advient-il des 950 kg d'uranium de retraitement, propriété d'EDF ? Il est réutilisable, à la condition d'être réenrichi (processus qui, pour l'heure, se fait en Russie). Mais la plus grande partie de l'uranium ne prend pas le chemin de la Russie. La grande majorité de l'uranium sorti de la Hague (en 2007, 85 % d'après les propres chiffres d'EDF) est envoyé à Pierrelatte où il est stocké. Il s'agit pour l'électricien d'un «bas de laine» énergétique qu'il se réserve pour des jours meilleurs. Potentiellement recyclable, donc. Mais pas (encore?) recyclé.

mardi 20 janvier 2009

La journée vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais

Bon, avant que ce blog ne vire à une collection décérébrée de musiques électronisées, j'improvise un petit billet.

Finalement la nuit c'est comme un désert, chacun la traverse à son rythme et en a une expérience différente. Je ne parle pas là de la soirée. Enfin des heures qui précèdent le changement de date. Je parle bien des heures du lendemain qu'on vit dans la journée précédente. Les heures courtes pourrait-on dire. Les une heure, les deux heures, et plus si affinité. Combien de fois ai-je entendu que, tant qu'on n'a pas dormi, on n'est pas vraiment demain. Mais alors si on ne dort pas... Que se passe-t-il? On perd une journée. On reste coincé dans les portes du temps? C'est presque aussi flippant que les changements d'heure officielle décrétés par l'Etat. Quand on y pense quand même... J'attends la loi qui imposera de ne compter que 23h dans une journée. On se décalerait progressivement, pour se recaler par la suite. Le tout sans perdre tellement d'heure de sommeil. Et tiens, pour gagner du sommeil on pourrait tout aussi bien imposer 25h dans la journée. Gagnant-gagnant comme dirait l'autre.

Pour en revenir au désert... Moi j'aimerais bien revenir au dessert, mais bon c'est pas possible. D'ailleurs une journée c'est un peu comme un repas. Un début, un milieu, une fin. Certains raffolent du dessert. Alors pour pouvoir en profiter le plus possible, ils ne goûtent guère aux premiers plats. La majeure partie de nos concitoyens traversent le désert endormi sur le chameau. Ils savent que s'ils ne veulent pas avaler leur salade de travers demain matin, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Alors forcément à dos de chameau ça passe vite!
Mais d'autres choisissent de marcher un peu, seul ou en groupe, avec un gourde ou pas, avec plusieurs gourdes... Et en général dans les gourdes il n'y a pas que de l'eau. Alors on se ravitaille dans des oasis. Certains y passent même la nuit. D'autres vont d'oasis en oasis. Pour goûter à tout.
Il y a ceux qui accumulent pour oublier que de l'autre côté y'a demain et que oui on est déjà demain, mais que comme on est demain sans que les autres, ceux qui sont en chameau, n'aient réalisé qu'on était demain... eh bien on oublie et on ne sait plus très bien quand on est. Parfois on ne sait même plus très bien où l'on est. Tous plus gris les uns que les autres les chats la nuit. Et les oasis? Finalement toujours la même illusion. Un élixir magique pour rapprocher les coeurs et les corps et oublier le peu d'estime de soi qui nous retiendrait de nous avancer. Du son trop fort pour ne pas tout entendre des propos qui manquent de sens en ces heures courtes. Des lumières, des stroboscopes, de la fumée, de la mousse pour ne pas voir les visages décomposés par la chaleur du désert, la fatigue de la traversée et les effets de l'élixir...
Toujours la même histoire. Toujours la recommencer. Les enfants connaissent la fin des contes qu'on leur dis tous les soirs. Et pourtant ils veulent la même histoire. Alors même si ça te termine mal, on a espoir au coeur du désert que l'aube du lendemain sera plus claire que le crépuscule de la veille. Tenter, tenter et retenter sa chance. Refuser de finir la journée avec la même force qui tient nos yeux ouvert quand la faucheuse approche à grands pas. Encore une minute monsieur le bourreau. C'est que j'ai encore des choses à faire ici-bas!

Le jour se lève. Les gens d'hier croisent les gens d'aujourd'hui. Aux croisements de regards, une faille intertemporelle s'ouvre. Béante. Évidente. Ceux qui se sont arrêtés dans les oasis n'ont pu retenir la nuit plus que quelques heures. Les autres sur leur chameaux ont traversé à toute vitesse. Pas forcément plus pressés de retenter le coup, mais certains de l'issue. Le jour finira par tomber et ils ne tomberont pas bien loin. Quant aux autres, ils ont fini par admettre l'évidence. Loin des tropicaux bananiers, palmiers et cocotiers qui peuplent leurs haltes. Le jour s'est levé.

Adieu.

mardi 6 janvier 2009

Une citation, pour combler mon silence...

Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à 100 à l'heure. Ils se battent, ils courent, il caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup ça s'arrête, sans plus de raison que ça n'avait commencé, et le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui as cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot

Pierre Desproges