vendredi 30 mai 2008

Ciné: "Un Conte de Noël" d'Arnaud Desplechin


J'avais vu L'Heure d'été, il y a quelques semaines, à l'occasion du printemps du cinéma (3eur., ouf!). Une famille d'aristo en grande angoisse parce que mamie crève et ça engendre une grande question: que faire de la grande baraque paumée au fin fond du 77 et remplie de meubles et de tableaux oh-qu'ils-sont-beaux-oh-qu'ils-sont-chers? Alors les 3 frangin(e)s se crêpent le chignon sur l'héritage et forcément tous ces souvenirs on va pas les vendre, oui mais nous on déménage à Pékin pour mon boulot alors forcément on a besoin de cash, oui mais toi tu nous emmerdes avec ton boulot, oui je t'aime, moi non plus, oui mais maman elle aurait aimé quoi?, et on fait quoi du vase? Oh toi ta gueule... Etc., etc. C'était gentil comme film (avec la binoche, hihi), mais honnêtement un peu... rien à cirer de voir ces gosses de riche étaler leurs petits problèmes à la noix. 

Avec Un Conte de Noël, rien à voir. Certes, le thème est le même: Famille, transmission, relations humaines, questions métaphysiques. Mais c'est différent, ce film est charmant, voire superbe par moment. Peut-être parce que la mère ne crève pas dans le premier quart d'heure aussi. À titre personnel j'ai détesté certains personnages et adoré certains autres (le papi, il est génialissime). En tout cas, j'ai adoré les détester et les adorer. Le film est très riche. Très très riche. Extrêmement riche je dirais même. Parfois drôle. Et toujours juste. Et pourquoi ça? Parce que, chose rare ces temps-ci, les dialogues sont très bien écrits. Et y'a tout le reste. Notamment l'ambiance de Noël qui nous rappelle toujours quelque-chose et qui ressort brillamment sous l'habile réalisation de monsieur le réalisateur dont j'ai oublié le nom.
Pour conclure, et éviter de faire plus long que mon histoire de cheveux... C'est du naturalisme zolien contemporain, mâtiné d'un zeste de folie et d'une pincée d'audace, toujours dans la justesse et souvent dans l'émotion.
Je mets 4****.


http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=126483.html

mardi 27 mai 2008

On coupe? Oui, mais on garde toute la longueur...

Mercredi. Il fait beau. On est à Paris. Tout va bien... Tout va bien? Non. Pourquoi? Oh ce n'est pas existentiel. Ce n'est pas l'essentiel. Et pourtant... Et pourtant c'est important. Ca touche à cette partie de soi que l'on a en soi et hors de soi. Ca touche à cette partie de soi qui prend racine à quelques centimètres de la conscience et de l'inconscience, parfois même de l'insouciance. Ca touche au sommet. Ca touche à ce qu'on a de plus haut... Bref, j'avais besoin d'aller chez le coiffeur.

Alors je vous vois d'ici... Oui, je vous vois d'ici. Quoi, tu vas pas nous faire un billet sur tes histoires capillaires... La terre tremble en Chine. La Birmanie ne compte plus ses morts. L'Afrique a faim. Le Groenland a chaud. Les subprimes vont mal. Jean-Pierre Foucault oriente les réponses à "Qui Veut gagner des Millions?". Oui... Oui j'aurais pu parler de tout ça. Mais à quoi bon. Méditez ce qui suit:
La mouche qui a voyagé su le Titanic ne savait pas nager et n'était ni une femme, ni un enfant (d'abord). Et pourtant elle a survécu. Pourquoi? Parce qu'elle savait voler. Alors volons dans les détails de ma vie de mouche, en quelques paragraphes, et: À la fin de l'envoi... je mouche!

Mes cheveux étaient trop longs. J'avais fini de me persuader du contraire. J'avais fini de me dire que non, que ça allait, que sous un certain angle, que dans le noir, que sous la pluie, qu'après la douche, qu'avec du gel... NON. Non, il me fallait l'accepter. Mes cheveux avaient atteint cette longueur critique au delà de laquelle on ne peut plus faire semblant. On ne peut plus lutter. Ou alors si. La situation peut perdurer, mais qui voudrait vivre en entendant une fois par demi-heure: "ton coiffeur est en prison", ou "tu veux qu'on se cotise?", ou "tu veux te faire des dreads, c'est pour ça"? Il fallait aller de l'avant, rassembler ses idées et se rendre le plus vite possible chez un coiffeur, puisque ce sont eux, dans nos civilisations occidentales post modernes à division horizontale du travail, qui sont en charge d'effectuer un transfert de masse capillaire depuis la tête des gens jusqu'à la balayette du stagiaire sous-payé qui mâche du Hollywood chewing gum 8h par jour sans RTT pause comprise.

Résumons ce qu'on a appris. Mes cheveux ont passé leur longueur critique. Je cherche un coiffeur.

Alors oui. Bien sûr il faut dire ici les arrières-pensées que nous avons tous à ce stade du récit. On ne choisit pas un coiffeur comme on choisit un liquide vaisselle. Le cheveu c'est quoi? Le cheveu, c'est la continuation de l'être, le prolongement vertical de l'âme, l'élévation de l'esprit. Alors bien sûr, d'aucuns s'offusquent... Le cheveu serait aussi une mode, un appendice de régulation thermique, un outil pour cacher les parties du visage qui nous complexent... Fi de tout ça. Le cheveu c'est le reflet de l'âme. Alors ça fait réfléchir. Que faire?

Oui que faire? Ce n'est pas naturel de chercher un coiffeur. Un coiffeur, soit on en a un qui nous satisfait et on se le garde. Soit on attend de se le faire recommander... Mais au grand jamais on ne se lance dans le grand marché du salon de coiffure. Sous aucun prétexte. Et pourtant... Et pourtant j'ai dû me lancer dans le grand marché. Pourquoi? Mais parce que MON coiffeur, il est dans un village à 700km au sud... Et que c'est maintenant qu'il faut couper. Plus le choix. Je me lance dans le grand marché du salon de coiffure... Et pas n'importe où s'il vous plaît. Je n'ose même pas continuer. Inspiration, expiration... Oui, je l'avoue, voilà, j'ai dû chercher un salon de coiffure dans le 4e arrondissement de Paris.

C'est dit.
Maudissez-moi autant que vous pouvez, vous avez raison.
Quand vous aurez fini de me maudire lisez la suite.

Le Marais accueille plus de salons de coiffure au mètre carré que la Seine reçoit de déchets un soir d'été. ils sont partout. Ils sont semblables. Y grouillent des garçons anorexiques qui gesticulent. Y raisonne à plein tube "Hung up" de Madonna. Y dorment à poing fermé sous leur permanente des mamies qui kiffent la vibes... C'est tout pareil. Allez faire le tri! M'enfin j'ai fini par trouver un salon dont je tairai le nom. Je vous épargne l'épisode de la prise de rendez-vous qui fut cocasse pour ne pas alourdir davantage (sous la clameur populaire, je ferai peut être un post scriptum).

J'ai compris que tromper mon coiffeur attitré serait une erreur au moment du lavage capillaire. Oui le lavage capillaire est à la coupe de cheveux ce que le préliminaire est à l'amour. J'étais habitué à ce que ça dure trois plombes. Et là... 2 grammes de shampooing étalés à la va-vite, trois claques sur le crane, un seau d'eau froide et ZOU, à la coupe. Belle entrée en matière... Alors la coupe. Oui c'est toujours un peu la même chose. C'est un peu la quadrature du siècle. Il y a ce que je veux. Il y a ce que le coiffeur veut. Il y a ce que mes cheveux peuvent. Et il y a ce que le coiffeur peut. Alors forcément, on n'obtient jamais ce qu'on veut, ni même ce qu'on pourrait, ni même ce que le coiffeur voudrait. On est réduit au plus petit dénominateur qui est: Ce que le coiffeur peut faire à un temps T, étant donné sa motivation du moment et sa technique de coupe. Alors, classiquement, je donnerais deux notes. Une note technique de... 4/10. Notons les 2 points perdus bêtement en 2 minutes quand il a connement fait tombé son peigne sur mes pompes. Et une note artistique de... 5/20. Bon, je n'ai pas la moyenne avec ces conneries... Heureusement il ne m'a pas assommé de réflexions personnelles sur la dernière Une de Gala, la vie sexuelle du pape ou l'engagement africain de Madonna. J'ai tout de même eu droit à un "c'est vrai qu'ils sont épais", puis, en guise de conclusion à un "on les veux plus court?". On ne voulait pas plus court, on voulait plus beau. C'était pas la lune. Mais c'était déjà trop demandé.

Alors on lui dit que tout va très bien Madame la Marquise. On n'était pas avec son coiffeur légitime, mais avec un illégitime... à quoi s'attendait-on? Alors on lâche la thune. On pousse la porte vitrée. On se demande pourquoi le gens nous regarde, ou nous regarde pas, dans les deux cas c'est suspect. Puis on se dit que ça repousse. On compte sur la myopie de ses congénères. On envisage chapeaux, bérets, casquettes, foulards. Et même perruques. On sait que ça repoussera. Et on se convainc que ça nous laisse le temps de prospecter...

mardi 13 mai 2008

Avant goût d'été, en mai, sur les quais

Les quais, en mai, c'est l'été avant l'été.
La seine est mienne, sereine. La seine est scène.
Les bords de seine essaiment ceux qui s'aiment et ceux qui aiment voir le soir, noir, miroir ô beau miroir, c'est toi que l'on vient voir.
Tu coules mieux au clair de lune, éclair de plume, longue clairière solitaire aux réverbères qui nous éclairent.
Les yeux dans l'eau, les pieds en haut, Trocadéro, pont Mirabeau, roucoule de l'eau quai de la Tournelle,
Comme tourterelle est bien plus belle au noir du soir qu'au bleu du ciel.



Un dimanche de mai donc. Chaleurs... Pavés... Sous les pavés, les cocotiers? Et non, même 40 ans après. Et dans 400 ans? Oui, dans 400 ans on aura peut être l'imagination au pouvoir, il sera peut être interdit d'interdire et les élections ne seront plus des pièges à con. Mais si ça se trouve on aura de l'eau jusqu'aux oreilles à force de dégivrer notre frigo de pingouins à coup d'usines à charbon et de jus d'ananas arrivés par avion.

Un dimanche de mai donc. Chaleurs... Pavés... Sur les pavés, les parisiens. Et tous les autres. Le soleil a cogné toute la journée sur ces pavés et comme il a aussi cogné sur nous, on vient prendre le frais au fil de l'eau, au soir qui tombe. Mal assis, mal éclairé, qu'importe.

Première partie quai d'Orléans. C'est toujours bien le quais d'Orléans, île Saint Louis. On voit le cul de Notre-Dame surplomber la rive gauche. La brise est légère. Peu de gens urinent à proximité. À cet endroit, les touristes sur bateau mouches n'hésitent pas à faire coucou et même parfois davantage. Parfois quatre jeunes filles viennent y lécher leur glace Berthillon et le temps s'arrête autour du métronome de ces huit jambes nues qui se balancent au dessus de la seine.

Deuxième partie quai du marché neuf. Un trio africain guitares/percussions fait se déhancher des dizaines de noctambules envoûtés: touristes et parisiens. En toute simplicité, le concert improvisé affiche complet: sur le petit pont, sur les marches, sur le quais, parvis Notre-Dame. On vibre sur "Loosing my religion" en acoustique d'Afrique. N'y tenant plus certains spectateurs ne peuvent retenir quelques pas de danse autour du chanteur. Et l'on rigole bien du spectacle qu'offre en second plan ce sans-abris au break-dance Michael-Jacksonien, champion toute catégorie de air-guitare. Sûr que dans le froid de l'hiver on est moins nombreux sur ce même quai pour le voir danser. Danse-t-il?



Conclusion n°1: Bilan carbone de la soirée: 0 mg/personne. Arrivé à pied, reparti à la nage. Ouf.

samedi 10 mai 2008

Ciné: La Dernière Tentation du Christ


Devant l'affiche de la Dernière tentation du Christ, la première tentation du cinéphile, c'est d'entrer: Scorcese, le Christ, David Bowie... Alors on entre et on se fend d'une tirade connue: "bonjour mademoiselle, une entrée pour la Passion du Christ s'il-vous plaît". "Tenez". Ouf. "Vous vouliez dire la Dernière tentation du Christ". Mince. Évidemment... Regards et rire complices. Non, non, ce n'est pas le film de Mel G. Vexé de m'être fait prendre en flagrant délit d'ignorance, je cherche un échappatoire. Ne pouvant rester indéfiniment devant son comptoir, le temps presse. Ahah, j'ai trouvé! Les billets d'entrée n'offrent pas de place suffisante pour que soit inscrit le titre complet du film, je vais pouvoir la coincer. Je la regarde en coin et lui glisse, l'air de rien, "j'espère que je ne vais pas non plus voir 'La dernière tente'". Vlan! Mouchée! Mouhahah. Cela dit... "La dernière tente"... de quoi pourrait bien parler ce film? J'ai d'abord imaginé la crue séculaire qui doit bientôt engloutir Paris. Une des zones les plus touchées serait le 4e arrondissement. On aurait donc un remake du film "Le Pianiste" de Polanski qui se déroulerait cette fois dans le ghetto du Marais où un seul survivant, "la dernière tente", ferait tout pour survivre dans ce quartier sous les eaux. On peut aussi bien imaginer un film d'horreur où serait maudit l'emplacement 38, tout au fond du camping de la Camarde: "bonjours les enfants, vous avez réservé La Dernière tente? bon courage!". Un troisième scénario relaterait l'enfance du petit Théo, orphelin, dont les quatre taties s'étriperaient pour avoir la garde du petit. Seule la dernière tante arrivant à ses fins.

Nous entrons, salle rouge, et prenons place. Finalement nous attendions tous le Messie, même si la salle était majoritairement composée d'athés/agnostiques, peut-être même quelques communistes post-68ards (en ce quarantième anniversaire). Rouges furent la salle, la partie léniniste du public, ainsi que la tronche du Christ sous sa couronne d'épine. Le film a fini par commencer. Ah ça pour commencer y'a pas eu de problème, mais quand il s'est agi de finir y'a plus eu personne. Alors oui, le film a commencé, puis il a duré duré duré. Tout y est, de belles images, d'excellents acteurs, l'histoire d'un homme au destin extraordinaire. Et pourtant ça ne décolle pas. À la rigueur là où ça décolle le plus c'est quand il se colle à sa croix et qu'il prend un peu de hauteur. On pouvait s'attendre à moult effets spéciaux, étant donné le nombre de miracles réalisés, mais bon, ce n'est pas ce qui a intéressé Scorcese qui les traite avec sobriété ou qui les les élude carrément.
Il reste tout de même plusieurs points positifs. Le film n'étant pas prenant, il force le spectateur à se poser des questions pendant 2h44. Questions importantes, puisque la naissance de cet homme marque l'année zéro de notre calendrier, ce n'est quand même pas rien. On ne dit pas "je suis né en 30 avant ma belle soeur, mais en 2000 après JC". Deuxième point positif, David Bowie joue Ponce Pilate avec un accent british. Ca vaut l'os. Toisième point positif, certaines scènes sont remarquables, notamment la crucifixion. Et puis il y a ce fantastique moment ségolénien: "Pardonnez leur...". On aurait aimé la voir la Madonne "socialiste" clouée sur une planche. C'est facile de reprendre des paroles du Christ engoncée dans un tailleur Paule Ka, un Martini à la main.

mardi 6 mai 2008

Ice à Palavas l'effluve

"Si, si, je t'assure, cette arrivée à Palavas-les-flots par la départementale D344, me rappelle étrangement mon entrée à Miami Beach". Et j'étais sérieux. Baigner ses pieds dans la Méditerrannée, dès début mai, c'est réveiller, la marmotte hibernée qui sommeillait! Après l'ultime plongeon du soleil dans le grand bleu, quoi de mieux pour finir de décongeler la marmotte de notre moi hivernal que d'aller onduler à l'Ice.
L'Ice, c'est une disco-teck-post-teck-tonik-pré-hype. On y vient pour écouter. Chose rare chez le noctambule. Alors on a écouté du gros son électro-berlinois, mais on a quand même laissé nos membres se désarticuler au rythme de ce qu'un balourd génial d'ex-RDA faisait tourner sur ses platines. Clou électrisant de la soirée: le quart d'heure de djumbé du didjé sur musique électrisée, ambiance blanche fumée, laser spiralé, et spots quadricolorés. N'a-t-on perdu le temps qui passe, du fin fond de notre crevasse? Fumes-nous encore à Palavas? Fumes-nous déjà au purgatoire? Fumes-nous dans l'imaginaire de ce Germain de Berlin? Fumes-nous Berlinoyés à 1000 lieux sous les mers? Pour sûr chacun s'est senti Kennedy pour la nuit: Ich bin ein Berliner! Forever! Pour le meilleur! Et pour le pire? Le pire, c'est de quitter le Berlinois pour chevaucher sa berline. Mais arrivé sur l'oreiller iodé du sel des eaux, se faire bercer du flux des flots, effluves électro, refus des mots, reflux d'échos...

Conclusion: n°1 Vivement l'été.

samedi 3 mai 2008

2 mai: Les nîmois sont sympas

Très belle journée, dans cette très belles ville, remplie de personnes agréables. Conseil: Se restaurer place du marché, dans le délicieux resto/pâtisserie, celui qui est le plus proche de la fontaine au crocodile.

Boney M - El Lute

vendredi 2 mai 2008

b/b/r veille de fête (1er mai)

Cette "chronique" est à lire en écoutant le prodigieux titre de Boney M "El Lute". Ce fut la BO de la soirée ratée du 30 avril (pré 1er mai). Imaginez un village. Non! Imaginez un désert. Non n'imaginez plus rien. Bon je reprends. L'équation s'écrit ainsi: Patelin du fin fond de la Drôme + veille de fête + jeunes de 23 piges + envie de s'amuser = ???  Voilà. Ces trois points d'interrogations pour exprimer l'indicible. À 22h40, lorsque nous débarquons dans le premier bar/boîte/resto, il n'y avait personne, en dépit de la triple activité dudit établissement. Donc personne au bar, personne au resto, personne sur le luisant dancefloor. Nous étions, je cite le videur, les "premiers clients". Eh oui, avant nous: zéro client. zéro. rien. nada. quetchi. Le vide, intersidérale, ou presque. Sans gêne nous nous installons au bar et conversons avec mister cocktails. Ce dernier, apprenant que je venais de Paris (pour être plus juste, je revenais de Paris, mais je n'allais pas tout compliquer), et comme le veut la coutume locale, commence à me mitrailler de critiques sur la capitale, cité infernale traversée par le styx et habitée par des damnés. Et bien sûr... c'est à moi de répondre. Qu'y puis-je si Paris comporte tous les vices de la terre..? Alors je fais une galipette verbale en lui disant que si son bar/boîte/resto était situé à Paris, il y aurait sûrement un peu plus de monde. Je pensais avoir gagné. Point du tout. Il me répond sans ciller que "ça ferait beaucoup de cons au mètre carré". Je ne l'ai pas vu venir celle-là... Pourquoi tant de haine? Peut-être parce que les seuls parisiens qu'il connaît sont les parisiens connus, donc ceux qui passent à la télé, ceux qui dirigent le pays, celles qui présentent la météo en jupette et de profil, ceux qui jouent au foot dans des clubs de quasi L2. Bref. Il est de bon ton de critiquer les parisiens, même depuis son b/b/r vide. La nature ayant horreur du vide, nous avons tenté d'entrer dans un espace plein et avons finalement trouvé un autre espace, moins vide celui-là, mais perdu au fin fond des vignes. Nous fûmes quelques-uns à danser sur une piste mal éclairée au son d'une "musique" entrecoupée des incessantes interventions de DJ Loose qui s'est évertué à faire des annonces au micro avec sa voix de dinde et un vieil échos plus kitsch qu'une chanson de Stone et Charden. Ce soir là, que d'anniversaires et de voitures mal garées pour si peu de monde !

Conclusion n°1: Ne jamais écouter Boney M en rentrant dans sa voiture avec, en vision  panoramique depuis son pare-brise, un parking merdique et une vieille insigne au nom de la boîte qui peine à clignoter, sur fond de trou perdu...
Conclusion n°2: Ne jamais écouter Boney M.
Conclusion n°3 (du barman): mieux vaut être seul dans son b/b/r pourri en province, que nombreux dans son b/b/r pourri à Paris.