mardi 13 mai 2008

Avant goût d'été, en mai, sur les quais

Les quais, en mai, c'est l'été avant l'été.
La seine est mienne, sereine. La seine est scène.
Les bords de seine essaiment ceux qui s'aiment et ceux qui aiment voir le soir, noir, miroir ô beau miroir, c'est toi que l'on vient voir.
Tu coules mieux au clair de lune, éclair de plume, longue clairière solitaire aux réverbères qui nous éclairent.
Les yeux dans l'eau, les pieds en haut, Trocadéro, pont Mirabeau, roucoule de l'eau quai de la Tournelle,
Comme tourterelle est bien plus belle au noir du soir qu'au bleu du ciel.



Un dimanche de mai donc. Chaleurs... Pavés... Sous les pavés, les cocotiers? Et non, même 40 ans après. Et dans 400 ans? Oui, dans 400 ans on aura peut être l'imagination au pouvoir, il sera peut être interdit d'interdire et les élections ne seront plus des pièges à con. Mais si ça se trouve on aura de l'eau jusqu'aux oreilles à force de dégivrer notre frigo de pingouins à coup d'usines à charbon et de jus d'ananas arrivés par avion.

Un dimanche de mai donc. Chaleurs... Pavés... Sur les pavés, les parisiens. Et tous les autres. Le soleil a cogné toute la journée sur ces pavés et comme il a aussi cogné sur nous, on vient prendre le frais au fil de l'eau, au soir qui tombe. Mal assis, mal éclairé, qu'importe.

Première partie quai d'Orléans. C'est toujours bien le quais d'Orléans, île Saint Louis. On voit le cul de Notre-Dame surplomber la rive gauche. La brise est légère. Peu de gens urinent à proximité. À cet endroit, les touristes sur bateau mouches n'hésitent pas à faire coucou et même parfois davantage. Parfois quatre jeunes filles viennent y lécher leur glace Berthillon et le temps s'arrête autour du métronome de ces huit jambes nues qui se balancent au dessus de la seine.

Deuxième partie quai du marché neuf. Un trio africain guitares/percussions fait se déhancher des dizaines de noctambules envoûtés: touristes et parisiens. En toute simplicité, le concert improvisé affiche complet: sur le petit pont, sur les marches, sur le quais, parvis Notre-Dame. On vibre sur "Loosing my religion" en acoustique d'Afrique. N'y tenant plus certains spectateurs ne peuvent retenir quelques pas de danse autour du chanteur. Et l'on rigole bien du spectacle qu'offre en second plan ce sans-abris au break-dance Michael-Jacksonien, champion toute catégorie de air-guitare. Sûr que dans le froid de l'hiver on est moins nombreux sur ce même quai pour le voir danser. Danse-t-il?



Conclusion n°1: Bilan carbone de la soirée: 0 mg/personne. Arrivé à pied, reparti à la nage. Ouf.

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