lundi 13 septembre 2010

Retour à Paris

Elles sont partout ! On les avait oublié le temps d’un été passé sous d’autres latitudes ou d’autres longitudes. Mais elles, elles sont encore là, à tous les coin de rue. Oh ! elle et ses congénères ne se cachent pas. Et pour cause : elles sont ici chez elles. Paris en est infesté. Je pense qu’on en compte presque autant que les rats ; mais elles, elles occupent davantage la surface du territoire parisien que ses sous-sols… privilège de leur rang, j’imagine. Aussi, à l’air libre, elles monopolisent l’espace public. Elles s’infiltrent dans le moindre interstice. Souvent solitaires, elles n’hésitent cependant pas à se déplacer en meute, notamment pour les activités de loisirs. Il faut bien voir que leur fonctionnement cognitif est ainsi fait qu’il leur permet de considérer le shopping comme un loisir. Et il semblerait selon une étude récente que la densité, la chaleur et le bruit qui accompagnent ce genre d’activité ne soient pas considérés comme des éléments perturbateurs qui amoindrirait le plaisir pris dans l’achat d’un boléro non soldé, mais « très bien pour aller avec mon pantalon beige ». On rappellera au lecteur que l’optention dudit boléro résulte d’une triple attente (activité qu’elles affectionnent particulièrement, car elle leur donne une bonne raison de faire la gueule) : Première attente pour accéder au portique sur lequel il est suspendu. Deuxième attente pour entrer dans l’une cabine d’essayage que le prix du mètre carré parisien a transformé en luxueuse rareté. La troisième attente pour avoir le droit de se délester en caisse du montant en Euro des articles sélectionnés. Se sent-elle mieux après un achat ? Devient-elle agréable ? Esquisse-t-elle un sourire ? Non ! Elle marche, seule ou avec une de ses congénères. Le pas est ferme, le menton haut, le regard loin et les intentions faussement bienveillantes. On l’appelle communément « la parisienne » ; enfin c’est ainsi que la nomme le grand Larousse ; substantif que ne vient nullement contester le petit Robert.
Malheureusement, aucun dictionnaire ne donne d’indication sur la manière d’éradiquer ce fléau tenace.
Alors quittez Paris: Fuyez !
Ou si vous restez...
… Bon courage !