samedi 10 mai 2008

Ciné: La Dernière Tentation du Christ


Devant l'affiche de la Dernière tentation du Christ, la première tentation du cinéphile, c'est d'entrer: Scorcese, le Christ, David Bowie... Alors on entre et on se fend d'une tirade connue: "bonjour mademoiselle, une entrée pour la Passion du Christ s'il-vous plaît". "Tenez". Ouf. "Vous vouliez dire la Dernière tentation du Christ". Mince. Évidemment... Regards et rire complices. Non, non, ce n'est pas le film de Mel G. Vexé de m'être fait prendre en flagrant délit d'ignorance, je cherche un échappatoire. Ne pouvant rester indéfiniment devant son comptoir, le temps presse. Ahah, j'ai trouvé! Les billets d'entrée n'offrent pas de place suffisante pour que soit inscrit le titre complet du film, je vais pouvoir la coincer. Je la regarde en coin et lui glisse, l'air de rien, "j'espère que je ne vais pas non plus voir 'La dernière tente'". Vlan! Mouchée! Mouhahah. Cela dit... "La dernière tente"... de quoi pourrait bien parler ce film? J'ai d'abord imaginé la crue séculaire qui doit bientôt engloutir Paris. Une des zones les plus touchées serait le 4e arrondissement. On aurait donc un remake du film "Le Pianiste" de Polanski qui se déroulerait cette fois dans le ghetto du Marais où un seul survivant, "la dernière tente", ferait tout pour survivre dans ce quartier sous les eaux. On peut aussi bien imaginer un film d'horreur où serait maudit l'emplacement 38, tout au fond du camping de la Camarde: "bonjours les enfants, vous avez réservé La Dernière tente? bon courage!". Un troisième scénario relaterait l'enfance du petit Théo, orphelin, dont les quatre taties s'étriperaient pour avoir la garde du petit. Seule la dernière tante arrivant à ses fins.

Nous entrons, salle rouge, et prenons place. Finalement nous attendions tous le Messie, même si la salle était majoritairement composée d'athés/agnostiques, peut-être même quelques communistes post-68ards (en ce quarantième anniversaire). Rouges furent la salle, la partie léniniste du public, ainsi que la tronche du Christ sous sa couronne d'épine. Le film a fini par commencer. Ah ça pour commencer y'a pas eu de problème, mais quand il s'est agi de finir y'a plus eu personne. Alors oui, le film a commencé, puis il a duré duré duré. Tout y est, de belles images, d'excellents acteurs, l'histoire d'un homme au destin extraordinaire. Et pourtant ça ne décolle pas. À la rigueur là où ça décolle le plus c'est quand il se colle à sa croix et qu'il prend un peu de hauteur. On pouvait s'attendre à moult effets spéciaux, étant donné le nombre de miracles réalisés, mais bon, ce n'est pas ce qui a intéressé Scorcese qui les traite avec sobriété ou qui les les élude carrément.
Il reste tout de même plusieurs points positifs. Le film n'étant pas prenant, il force le spectateur à se poser des questions pendant 2h44. Questions importantes, puisque la naissance de cet homme marque l'année zéro de notre calendrier, ce n'est quand même pas rien. On ne dit pas "je suis né en 30 avant ma belle soeur, mais en 2000 après JC". Deuxième point positif, David Bowie joue Ponce Pilate avec un accent british. Ca vaut l'os. Toisième point positif, certaines scènes sont remarquables, notamment la crucifixion. Et puis il y a ce fantastique moment ségolénien: "Pardonnez leur...". On aurait aimé la voir la Madonne "socialiste" clouée sur une planche. C'est facile de reprendre des paroles du Christ engoncée dans un tailleur Paule Ka, un Martini à la main.

1 commentaire:

Baron Rouge a dit…

Je m'autorise un tout dernier : LOL. En majuscule en plus. Mais ma carrière de LOLeur, de MDRiste, est terminée. C'est fini, je dirai plus jamais, là déjà je peux plus le dire donc je l'écris pas, mais je le pense, pour ce billet. Oh et puis merde, lol quand même.