62 eur. pour les 12 ans et plus. Guère moins pour les plus petits. Tel est le prix du rêve? Non. Ce n'est ni le prix ni le rêve. Ni le prix parce qu'une fois à l'intérieur les points de ventes s'intercalent tous les 3m environ et font automatiquement monter la note. Ce n'est ni le rêve (Cf. l'information précédente qui donne vite la nausée).
Voilà la vision cynique et largement répandue. Je la partage en grande partie. À ceci près que, pour les enfants, c'est quand même quelque chose de voir tous les personnages de leurs dessins-animés favoris évoluer dans un univers féerique (dieu me garde d'employer ce mot éculé à nouveau, mais bon, ça s'applique bien au cas présent).
La Belle au bois dormant est passée à 2m de moi sans que ça ne me fasse ni chaud ni froid. À la regarder, je ne voyais quel'intermittente du spectacle qui sue sang et eau dans son épais costume pour le SMIC horaire dans le but de donner/vendre du rêve. La gamine que j'avais à côté, elle, avait les yeux qui pétillait d'émotion. Je passe ici sur la nécessité ou non de laisser les fillettes s'identifier à des princesses, au risque de s'apercevoir à 35 piges que le prince charmant prend davantage les atours d'un Pumba que d'un jeune premier. Le fait est que! Oui, le fait est que tous ces gosses passent de l'autre côté du miroir, au sens Alice au Pays des merveilles du terme. Ils entrent dans le dessin-animé. Dans un univers merveilleux, Michael Jacksonesque où tout le monde il est beau (tout le monde il est gentil). Eux y entrent à la minute où, assis sur le siège arrière de la voiture, ils voient flotter au loin le drapeau Disney. Moi pas. Peut-être aussi parce qu'en guise de carrosse, je suis venu en RER et que les gentilles souris qui couraient entre les rails ne m'ont pas aidé à repriser un vêtement, mais ont préféré s'attarder sur un reste de banane. Une fois dedans, ma foi, on s'y fait. Bien sûr il y a la gentille musique hurlante à chaque pas que l'on fait. La présence en tel nombre de haut parleur donne l'impression d'un orwellien 1984. Impression étayée par l'omniprésente armée de gentils organisateurs disney: vendeurs (glaces, textile, etc., etc., etc.), serveurs, orienteurs, metteurs de ceintures, contrôleurs de hauteur d'enfant, danseurs, pilote de manège, balayeurs, annonceurs de parade, sans parler des personnages eux-mêmes, à savoir que j'ai croisé 3 Mickey différents (ne me demandez pas à quoi j'ai bien pu voir que ce n'était pas le même qui s'était déplacé, j'ai mené l'enquête). On ne peut s'empêcher de se demander ce que c'est que le pire: vendeur dans un fast food, preneur de photos, approvisionneur de bouteilles d'eau ou personnage en costume de velours par du 40° à l'ombre... Il y a concurrence dans l'horreur, dans la répétitivité et dans la souffrance physique (et morale). Trois danseurs sont tombés en pleine parade (leur 5e de la journée) et ce n'était pas en hommage au présidentiel malaise vagal. Le plus professionnel d'entre eux conserva son sourire, même lorsque sa pommette gauche s'enfonçait dans le gentil bitume en fusion.
Trève de cynisme, certaines attractions procurent des sensations fortes et remuent l'estomac convenablement. C'est la brave récompense offerte aux courageux qui s'infligent des files d'attente à répétition tellement longues qu'on envie presque le rayon boucherie du Leclerc un jour de Noël. Oui, c'est ça, on en vient presque à regretter le bon vieux système du ticket des Préfectures, CAF et autres CPAM qu'en temps normal on abhorre. 100 minutes d'attente... Bon bah va pour 100 minutes. On est là pour ça, non? On ne va pas continuellement marcher autour des attractions.
Demain je vous raconte comment j'ai tenté de réchapper aux griffes du monde de Mickey.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire