Parc Montsouris moins Un
Qu'il est vide le Parc Montsouris, ce lundi. Il est vide de monde et vide de sens. Il est vide de mots aussi. Tous ces mots sont restés coincés là. Ils sont empilés sous le poids des 8 jours qui ont passé. Aujourd'hui on est lundi: premier jour de la semaine. Dernier jour du mois d'août. Chassé-croisé du calendrier. Le soleil est juste un peu plus bas, mais les arbres, ce sont les mêmes. En fait, c'est faux. Rien n'est pareil. Oh! bien sûr pour Micheline Robert-Michon, 78 ans, bon pied bon oeil, qui vient quotidiennement faire sa ronde, c'est la même chose. Mais je ne suis pas cette personne malheureusement. Paris est là, tout derrière. On ne la voit guère. Mais on sent vibrer son rer comme mes artères frappent sous la nuque.
Parc Montsouris veille de Républicaines Dorures
Mes artères frappent plus fort que d'habitude aujourd'hui. Et ce soir ce sera pire. Ca faisait longtemps que j'attendais de sentir cette ivresse du saut dans le vide. Cette noyade effrénée les yeux bandés en plein océan des mers du sud par moins 15, de nuit. On ne peut pas passer sa vie à regarder pousser les arbres. Il arrive un moment où il faut prendre une hache et décider. On coupe où? On coupe combien? On fait quoi du tronc? Et si y'en a plus je vous le mets quand même? J'irai demain, à coup de hache buriner les palais royaux où les révolutions implosent dans les palais des grandes personnes qui n'osent même plus y penser de peur de s'étouffer.
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