mardi 11 janvier 2011

Ennuyeux "Somewhere" de Sofia Coppola

Dans Somewhere, le dernier film de Sofia Coppola, Stephen Dorff est everywhere mais il conduit le spectateur… nowhere.

Johnny Marco, superstar hollywoodienne en proie aux longs ennuis… habite une chambre d’hôtel à LA, a une Ferrari bling-bling, a momentanément la garde de sa fille, mais s’ennuie jusqu’à la fin du film où il arrête sa voiture sur l’autoroute et s’en va à pied. Une fois cette phrase écrite, je n’ai plus rien à ajouter concernant le scénario, tant celui-ci est vide. À cela s’ajoute des dialogues piteux, voire énervants de bêtises. Ce Johnny a tout du regular guy, aussi la langue anglaise apparaît dans sa connerie la plus plate. On pourrait penser qu’il nous reste les silences pour contempler l’esthétique cinématographique de Sofia Coppola. Eh bien ! même pas. Le film est visuellement pauvre ; il enchaîne les clichés nauséeux, sans créativité, caricaturaux. Les plans sont fixes, longs, inélégants... L’image ne sert aucun propos et n’a pas la profondeur minimale qui autorise un film minimaliste à dire, tout de même, une ou deux choses de temps en temps. Au final, une heure trente paraissent longues, un comble !

Les plans traînent en longueur à l’image de la première scène du film :la caméra, fixe, filme un bout de circuit où une Ferrari fait une demi-douzaine de tours, et ça dure, dure, dure… c’est interminable. On s’ennuie. Plus tard on verra en plan fixe l’intégralité d’un spectacle de strip-tease mené par deux filles amateurs dans la chambre d’hôtel d’un Johnny qui s’ennuie autant que nous. Puis on verra un autre spectale de strip tease (filles grimées en tenniswomen) au même endroit, selon le même plan, provocant une réaction moins ennuyée de Johnny, mais qui ne nous amuse pas vraiment plus. Puis on verra le même Johnny, assis dans les tribunes d’une patinoire déserte pianotant son blackberry et regardant sa fille, réaliser son programme long (très long) sur la musique de Gwen Stefani : « Cool », (pas cool). Puis il s’ennuira en jouant à la wii, en baisant des meufs, en voiture, en hélico, bref… partout et tout le temps !

Il y a trois choses à sauver dans ce film : La photo clair-obscur façon Boy-A, la petite Elle Fanning qui joue adroitement Cleo et les deux chansons de Phoenix, l’une au début, l’autre… à la fin.

En revanche l’acteur principal, Stephen Dorff, est décevant et ça… c’est ballot. On était en droit d’attendre beaucoup de ce garçon au large front, aux lèvres fines et sévères, et au physique athlétique. Il avait tout pour camper la superstar hollywoodienne qu’il est censé incarner dans le film. Tout ? Non. Il lui manque l’essentiel : le charisme, le charme, le magnétisme et pourquoi pas la grâce. Ce qui est dommage parce qu’il apparaît à chaque plan et il nous campe le même visage inexpressif de chien perdu, même lors de ses apparitions publiques auprès des journalistes... Des hommes qui s’ennuient et qui recherchent du sens, il y en a à foison dans le cinéma contemporain : Lost in translation (Bill Murray dirigé par S.Coppola), L’homme qui voulait vivre sa vie (Romain Duris dirigé par E.Lartigau) et The Barber (Billy Bob Thorton dirigé par les frères Coen), et ces trois comédiens ont un visage qui dit quelque chose,bordel.

Là on a une réalisatrice qui n’a rien à dire, et un comédien qui est incapable de le dire. Dès lors ce film sur l’ennui n’est plus qu’une mise en abîme de notre propre ennui.

Pâle récompense.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour
le film le plus ennuyant qu'il m'est donné de voir. en plus, je croyais qu'il durait trois heures.tout est médiocre dans ce film...