mardi 6 janvier 2009

Une citation, pour combler mon silence...

Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à 100 à l'heure. Ils se battent, ils courent, il caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup ça s'arrête, sans plus de raison que ça n'avait commencé, et le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui as cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot

Pierre Desproges

vendredi 5 décembre 2008

Alex Lutz

Au Point-Virgule... à 20h00... c'est très drôle.
Alors non il n'est pas encore connu. Mais si vous y allez maintenant vous pourrez dire que vous l'avez vu à ses débuts et pour pas cher en plus.
Non vraiment on s'est bien marré. J'en ai encore mal au ventre!



PS: Ce blog vire au "j'aime / j'aime pas". Il est temps que je trouve quelque chose d'intelligent à dire!

jeudi 4 décembre 2008

La Vie pas moderne

Le jour de l'ouverture des soldes, un employé d'un magasin est mort écrasé par la cohorte d'acheteurs new-yorkais qui se ruait sur les produits au rabais.
Bon...
Ca se passe de commentaire.
Trop souvent le Tout est bien plus con que la somme des individus qui le composent: Stade de foot, Assemblée Nationale, file d'attente.

Parenthèse: Les Champs-Elysées sont très beaux cette année ! De bas en haut. De haut en bas. Sous toutes les coutures, ça vaut le détour. C'est gratuit, c'est cadeau, alors ne nous privons pas.

Parenthèse (2): Le Hussard sur le toit est le meilleur film de tous les temps. A ceux qui n'aiment pas je dis "zut', sans même avoir envie d'argumenter. Aux profanes, je dis "Regardez-le".

vendredi 21 novembre 2008

La Vie Moderne

Au début, nous on se moque un peu de ces paysans. Mais Depardon, lui, de ne moque jamais. En toute simplicité il nous prend par la main et nous fait découvrir un autre monde, au fin fond des Cévennes. De ferme en ferme, on découvre ces agriculteurs qui semblent posé là depuis des millénaires. C'est ça qui est beau. Cette permanence du temps, et de l'espace. Tout semble figé. Le vent a beau souffler, les hommes ont beau vieillir, le métier reste le même: manuel, physique, total. Alors quand le neveu prend femme, les vieux oncles font grise mine. Eux sont restés célibataires et voient d'un mauvais oeil cette nouvelle venue qui n'est pas du pays et va mettre la main à la patte. Célibataires, oui, mais pas vieux garçons. Leur amour, ils l'ont donné tout entier à leurs bêtes. Parce que celui qui ne fait que semer, n'exerce pas vraiment le métier d'agriculteur. Il faut des bêtes. Quand une vache tombe malade, on comprend mieux la relations de l'homme à l'animal. On en a presque les larmes aux yeux. Le traitement de ces animaux là n'a pas grand chose à voir avec les plus rentables élevages industriels anonymes et automatiques. Ici, tout semble dur, tout est lutte. Et il y a la langue bien sûr. On parle peu. On parle utile. D'ailleurs on parle à qui? Aux bêtes, au chien qui ramène le troupeau, à soi et aux autres hommes de la ferme. Alors les mots restent dans la bouche et on se comprend par le contexte, l'intonation, le regard. "La Vie moderne". Ce titre interpelle le citadin qui regarde ce spectacle dans une salle sombre, ébahi par les sublimes paysages cévenols. Bien sûr il y a une télé et le téléphone, mais ça ne permet pas un désenclavement. La route qui permet d'en sortir est étroite et semble bien longue. On se sent perdu, tout au fond de l'âme terrienne de la France. S'il ne restait qu'une ferme, ce serait celle-la, enraciné qu'elle est à sa terre. Chacun chemine intérieurement et imagine le mode de vie ses aïeux, sans eau courante ni électricité. Absence totale de loisir, impossibilité de prendre des vacances. "Quel courage" pensons nous, commettant ainsi un anachronisme. A ces gens-la, l'électricité ne pouvait leur manquer puisqu'ils ignoraient qu'elle serait inventer une jour. De même, ignoraient-ils le mode de vie de leurs congénères habitant à plus de 50km à la ronde. Qu'a-t-on en commun avec ces paysans? Guère. Et pourtant il y a quelques générations, ils représentaient la grande majorité de la population. Que de changements en quelque temps. Rappelons nous donc la statistique la plus importante du siècle: depuis 2000, de manière irréversible, et pour la première fois de l'histoire de l'humanité, la population mondiale est majoritairement citadine.