Que ceux qui n’aiment catégoriquement pas Kandinsky n’y aillent pas. C’est du Kandinsky. De A à Z, en passant par K. On voit ses débuts, figuratifs, où les paysages ressemblent à quelque chose. Puis, progressivement dans son œuvre, il s’abstrait. Les lignes se cabrent, les couleurs se vivifient. Les premières se détachent des secondes. Le monde prend son envol à travers la vision du peintre russe. Le temps, l’espace, tout se décompose, on croit entrer dans le chaos, voyager dans l’infini. En maître de son Univers, Vassili orchestre ce bric-à-brac et parvient à une esthétique sensorielle sublime : courbes, dégradés chromatiques, croisements, cercles, irrégularités géométriques. C’est beau et c’est grand. Il prend le monde, l’embrasse, le ramasse pour qu’il entre dans son shaker, il secoue, il explose ça sur la toile et ne garde que l’essentiel. Il parvient à l’épure parfaite avec « Jaune, Rouge, Bleu ». Ses tableaux précédents tendaient vers celui-ci. Les tableaux suivants en sont des variations. Du grand art.
Pop, masses, photomaton, 1/4h de gloire, rien ne dure, d’ailleurs rien ne se crée, tout se transforme. De la couleur, des grands formats, des stars, on a envie d’y aller à cette expo. Et elle tient ses promesses. Voir défiler toutes les icônes du XXe siècle, de toutes les couleurs, dans tous les styles. La patine de Warhol féminise les hommes et sublime les femmes. Mao semble sorti d’un film d’Almodovar. Marilyn atteint le firmament du glamour. Il y a aussi les auto-portraits (mégalo) : Andy par Andy, à différents âges, de plus en plus tourmenté au fil du temps qui passe. La photo officielle de Lénine était très sombre, Warhol l'éclabousse de rouge. C'est le sang des travailleurs: ceux qui sont morts pour une belle ideé en 17, et ceux qui sont morts au Goulag par le dévoiement de cette même idée. Ce tableau c'est le portrait d'un homme, le triste destin d'un peuple, l'avortement de la plus belle idée de l'Histoire de l'Humanité.
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