1° Abstention : 60%60% d’abstention (plus que la moyenne UE). Alors que pourtant, le vote… voilà un acte gratuit et beau, qui permet de dire qu’on préfère la démocratie à l’oppression. Si vous n’arrivez pas à faire votre choix parmi les partis, alors votez blanc, ou nul. Le vote nul, il est sympa, parce qu’on peut prendre un bulletin UMP et écrire plein de choses dessus. Parfois ça soulage. Et c’est mille fois plus respectable que de ne pas voter.
Peut-être qu’un tel niveau d’abstention veut dire qu’on s’imagine la démocratie si bien ancrée qu’on ne craint pas de la perdre en n’allant pas voter ; ce serait un acquis irréversible. N’oublions pas que par trois fois dans l’Histoire de France, des chefs d’Etat ont commencé dans la démocratie avant de glisser dans la tyrannie : Les deux Napoléon et le Maréchal.
2° Traitement médiatique : RatageUne campagne ?Uniquement nationale. Personne n’a parlé des autres pays. Sauf Dany-le-rouge, qui en sera récompensé dans les urnes.
Qu’ont fait les médias ?On cherche la petite phrase et les polémiques de personnes pour séduire l’auditoire en manque de divertissement. Chercher à rendre les Européennes aussi sexy que Les Experts à Miami, ça ne sert à rien. S'évertuer à questionner les politiques sur leur avenir national, la tambouilles des pourcentages et du "capital des voix", sans jamais évoquer le résultat des européennes en EUROPE, c'est grave !
Des débats ?Très peu de débat.
Y’a bien eu la foire d’empoigne chez Chabot (le 5 juin) : 11% de part d’audience, 2.4 millions de téléspectateurs. Cette pauvre Arlette n’a rien pu faire face à ces renards et lions sortis de leur cage, éblouis par la lumière télévisuelle, grisés par l’enjeu, aveuglés par leur ego. Un système de double table visait à créer des confrontations (Dany Vs. Bayrou d'un côté; Réformistes Vs. Radicaux de l'autre). France2 a voulu titiller les fauves pour faire du spectacle et se plaint désormais de l'ampleur des dégâts: arroseur-arrosé.
Pour info, sur les 8 invités, seuls 4 étaient effectivement candidats aux Européennes.
Sur les 8 fauves, seuls Besancenot, Aubry et Cohn-Bendit ont parlé politique, les autres étaient juste de furieux énervés cyniques, méchants et irrespectueux, voire menteurs (Cf. X. Bertrand qui excelle dans le mensonge par omission notamment). Il y aurait tellement à dire sur le comportement de chacun que, par souci de concision, je tairai tout.
3° Bilan : Feu vert pour Dany-Le-RougeLa gauche = 44.86% - Extrême : 6.1% - Réformiste (Front de gauche + PS + Verts) : 38.76%
Le centre = 8.4% - Modem : 8.4%
La droite = 40.61% - Réformiste (UMP + Dupont Aignan) : 29.57% - Extrême (FN + Villiers/Chasseurs + K.Lang) : 11.04%A gauche : Le PS est 0.2 pts devant les Verts. Du même coup, Benoît Hamon n’est pas réélu.
Au centre : Ce qui est peu pour un parti aussi européiste. Il paye la campagne nationale et personnelle de Bayrou (non candidat) contre Sarko. Il paye peut-être aussi son attaque personnelle et calomnieuse à l’encontre de Cohn-Bendit lors de l’émission de Chabot. Enfin « il paye »… Les Modem non-élus, payent pour lui.
A droite : L’UMP rassemblant toutes les droites, il apparait comme largement en tête des partis politiques : ça s’appelle la théorie des apparences.
4° ConclusionLa gauche est devant (mais personne ne le dit).
La gauche réformiste est devant la droite réformiste.
La gauche n’a pas de grand parti locomotive, ni de leader charismatique pour rassembler tout le monde.
Nos députés européens, dont personne n’a retenu le nom, retournent pour 5 ans dans l’oubli et pourront travailler (ou pas) dans l’ombre.
Aucune conclusion définitive n’est à tirer sur l’état des forces politiques en France, vu le fort taux d’abstention et le caractère européen du scrutin: Bayrou n'est pas fini, Les Verts n'ont pas autant d'électeurs que le PS, etc. etc. Cela dit...
Les gagnants:
Le BON (Dany bien sûr)
Les BRUTES (anti-européens, anti-démocrates: ex. Villiers)
Et le TRUAND (César-Sarko).