Cette "chronique" est à lire en écoutant le prodigieux titre de Boney M "El Lute". Ce fut la BO de la soirée ratée du 30 avril (pré 1er mai). Imaginez un village. Non! Imaginez un désert. Non n'imaginez plus rien. Bon je reprends. L'équation s'écrit ainsi: Patelin du fin fond de la Drôme + veille de fête + jeunes de 23 piges + envie de s'amuser = ??? Voilà. Ces trois points d'interrogations pour exprimer l'indicible. À 22h40, lorsque nous débarquons dans le premier bar/boîte/resto, il n'y avait personne, en dépit de la triple activité dudit établissement. Donc personne au bar, personne au resto, personne sur le luisant
dancefloor. Nous étions, je cite le videur, les "premiers clients". Eh oui, avant nous: zéro client. zéro. rien. nada. quetchi. Le vide, intersidérale, ou presque. Sans gêne nous nous installons au bar et conversons avec mister cocktails. Ce dernier, apprenant que je venais de Paris (pour être plus juste, je revenais de Paris, mais je n'allais pas tout compliquer), et comme le veut la coutume locale, commence à me mitrailler de critiques sur la capitale, cité infernale traversée par le styx et habitée par des damnés. Et bien sûr... c'est à moi de répondre. Qu'y puis-je si Paris comporte tous les vices de la terre..? Alors je fais une galipette verbale en lui disant que si son bar/boîte/resto était situé à Paris, il y aurait sûrement un peu plus de monde. Je pensais avoir gagné. Point du tout. Il me répond sans ciller que "ça ferait beaucoup de cons au mètre carré". Je ne l'ai pas vu venir celle-là... Pourquoi tant de haine? Peut-être parce que les seuls parisiens qu'il connaît sont les parisiens connus, donc ceux qui passent à la télé, ceux qui dirigent le pays, celles qui présentent la météo en jupette et de profil, ceux qui jouent au foot dans des clubs de quasi L2. Bref. Il est de bon ton de critiquer les parisiens, même depuis son b/b/r vide. La nature ayant horreur du vide, nous avons tenté d'entrer dans un espace plein et avons finalement trouvé un autre espace, moins vide celui-là, mais perdu au fin fond des vignes. Nous fûmes quelques-uns à danser sur une piste mal éclairée au son d'une "musique" entrecoupée des incessantes interventions de DJ Loose qui s'est évertué à faire des annonces au micro avec sa voix de dinde et un vieil échos plus kitsch qu'une chanson de Stone et Charden. Ce soir là, que d'anniversaires et de voitures mal garées pour si peu de monde !
Conclusion n°1: Ne jamais écouter Boney M en rentrant dans sa voiture avec, en vision panoramique depuis son pare-brise, un parking merdique et une vieille insigne au nom de la boîte qui peine à clignoter, sur fond de trou perdu...
Conclusion n°2: Ne jamais écouter Boney M.
Conclusion n°3 (du barman): mieux vaut être seul dans son b/b/r pourri en province, que nombreux dans son b/b/r pourri à Paris.
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