samedi 27 décembre 2008
vendredi 5 décembre 2008
Alex Lutz
Au Point-Virgule... à 20h00... c'est très drôle.
Alors non il n'est pas encore connu. Mais si vous y allez maintenant vous pourrez dire que vous l'avez vu à ses débuts et pour pas cher en plus.
Non vraiment on s'est bien marré. J'en ai encore mal au ventre!
PS: Ce blog vire au "j'aime / j'aime pas". Il est temps que je trouve quelque chose d'intelligent à dire!
Alors non il n'est pas encore connu. Mais si vous y allez maintenant vous pourrez dire que vous l'avez vu à ses débuts et pour pas cher en plus.
Non vraiment on s'est bien marré. J'en ai encore mal au ventre!
PS: Ce blog vire au "j'aime / j'aime pas". Il est temps que je trouve quelque chose d'intelligent à dire!
jeudi 4 décembre 2008
La Vie pas moderne
Le jour de l'ouverture des soldes, un employé d'un magasin est mort écrasé par la cohorte d'acheteurs new-yorkais qui se ruait sur les produits au rabais.
Bon...
Ca se passe de commentaire.
Trop souvent le Tout est bien plus con que la somme des individus qui le composent: Stade de foot, Assemblée Nationale, file d'attente.
Parenthèse: Les Champs-Elysées sont très beaux cette année ! De bas en haut. De haut en bas. Sous toutes les coutures, ça vaut le détour. C'est gratuit, c'est cadeau, alors ne nous privons pas.
Parenthèse (2): Le Hussard sur le toit est le meilleur film de tous les temps. A ceux qui n'aiment pas je dis "zut', sans même avoir envie d'argumenter. Aux profanes, je dis "Regardez-le".
Bon...
Ca se passe de commentaire.
Trop souvent le Tout est bien plus con que la somme des individus qui le composent: Stade de foot, Assemblée Nationale, file d'attente.
Parenthèse: Les Champs-Elysées sont très beaux cette année ! De bas en haut. De haut en bas. Sous toutes les coutures, ça vaut le détour. C'est gratuit, c'est cadeau, alors ne nous privons pas.
Parenthèse (2): Le Hussard sur le toit est le meilleur film de tous les temps. A ceux qui n'aiment pas je dis "zut', sans même avoir envie d'argumenter. Aux profanes, je dis "Regardez-le".
vendredi 21 novembre 2008
La Vie Moderne
Au début, nous on se moque un peu de ces paysans. Mais Depardon, lui, de ne moque jamais. En toute simplicité il nous prend par la main et nous fait découvrir un autre monde, au fin fond des Cévennes. De ferme en ferme, on découvre ces agriculteurs qui semblent posé là depuis des millénaires. C'est ça qui est beau. Cette permanence du temps, et de l'espace. Tout semble figé. Le vent a beau souffler, les hommes ont beau vieillir, le métier reste le même: manuel, physique, total. Alors quand le neveu prend femme, les vieux oncles font grise mine. Eux sont restés célibataires et voient d'un mauvais oeil cette nouvelle venue qui n'est pas du pays et va mettre la main à la patte. Célibataires, oui, mais pas vieux garçons. Leur amour, ils l'ont donné tout entier à leurs bêtes. Parce que celui qui ne fait que semer, n'exerce pas vraiment le métier d'agriculteur. Il faut des bêtes. Quand une vache tombe malade, on comprend mieux la relations de l'homme à l'animal. On en a presque les larmes aux yeux. Le traitement de ces animaux là n'a pas grand chose à voir avec les plus rentables élevages industriels anonymes et automatiques. Ici, tout semble dur, tout est lutte. Et il y a la langue bien sûr. On parle peu. On parle utile. D'ailleurs on parle à qui? Aux bêtes, au chien qui ramène le troupeau, à soi et aux autres hommes de la ferme. Alors les mots restent dans la bouche et on se comprend par le contexte, l'intonation, le regard. "La Vie moderne". Ce titre interpelle le citadin qui regarde ce spectacle dans une salle sombre, ébahi par les sublimes paysages cévenols. Bien sûr il y a une télé et le téléphone, mais ça ne permet pas un désenclavement. La route qui permet d'en sortir est étroite et semble bien longue. On se sent perdu, tout au fond de l'âme terrienne de la France. S'il ne restait qu'une ferme, ce serait celle-la, enraciné qu'elle est à sa terre. Chacun chemine intérieurement et imagine le mode de vie ses aïeux, sans eau courante ni électricité. Absence totale de loisir, impossibilité de prendre des vacances. "Quel courage" pensons nous, commettant ainsi un anachronisme. A ces gens-la, l'électricité ne pouvait leur manquer puisqu'ils ignoraient qu'elle serait inventer une jour. De même, ignoraient-ils le mode de vie de leurs congénères habitant à plus de 50km à la ronde. Qu'a-t-on en commun avec ces paysans? Guère. Et pourtant il y a quelques générations, ils représentaient la grande majorité de la population. Que de changements en quelque temps. Rappelons nous donc la statistique la plus importante du siècle: depuis 2000, de manière irréversible, et pour la première fois de l'histoire de l'humanité, la population mondiale est majoritairement citadine.
mercredi 12 novembre 2008
lundi 6 octobre 2008
lundi 22 septembre 2008
J'ai voulu donner sa chance à l'été.
Par ce 21 septembre ensoleillé, dernier jour de la plus brûlante des saisons, j'ai osé une tenue d'été. Une tenue d'été en été, oui, mais l'été de septembre a mauvaise réputation. L'été de septembre est comme l'hiver de mars. C'est une zone de non droit, un no man's land. On l'appelle "demi-saison" chez les marchants en chaîne de prêt-à-porter. Demi-saison, la moitié d'une saison, le trait d'union, la clé de voûte, la charnière, l'entre-deux... Appelez le comme vous le voulez, ça ne sera jamais très gratifiant pour cet été de septembre, qui, techniquement, a le droit à autant d'égards que l'été de juillet. Juillet, roi des mois d'été. Pourquoi un roi Juillet? Parce que juillet est mois de promesses. L'on est indulgent avec juillet car l'on a l'assurance qu'il sera suivi d'août avec lequel on pourra convoler en seconde noce si le 7e mois s'avérait décevant. Mais septembre... personne n'attend plus rien de septembre. L'on a la tête basse des jours de rentrée, et nul ne cherche à profiter des derniers feu du soleil-roi. En profiter serait même se faire du mal. Ce serait ressusciter les délicieux moments de juillet où la fougue des rayons solaires s'ajoutait à la douce sensation d'être en vacances, l'horizon dégagé de ses collègues de travail. Et l'on ne veut pas se remémorer ce temps là, au moment où l'on s'apprête à entrer dans le tunnel de l'hiver duquel on ne sortira qu'en mai, pour les traditionnels ponts.
faisant fi de tout cela, j'ai vêtu shorts, T-shirts et tongs, mais j'étais seul, tout seul, bien seul. L'on ne me regardais pas de travers, non. D'aucuns dut croire que mon esprit mal placé était resté bloqué en août ou en juillet. Je voulais simplement donner sa chance à l'été. Il n'a pas tellement été à la hauteur cette année, l'été, alors je lui laissais, en ce 21 septembre, l'opportunité d'être qualifié d'indien. Mais le peuple avait abdiquer. Devant l'astre solaire, que faire? Aujourd'hui c'est l'équinoxe... Pendant 3 mois la nuit va empiéter inlassablement sur le jour. Pendant 6 mois la nuit durera plus que le jour. le peuple a la tête ailleurs. Depuis juillet les cartables de la rentrée sont achetés. Si l'on anticipé à ce point l'arrivée de septembre, ce n'est pas pour la nier quand elle est bel et bien là. Alors on ne veut pas regarder en arrière. Les plus ambitieux osent même penser à Noël. J'en connais même qui planifient leur réveillon de la Saint Sylvestre. Moi je veux donner sa chance à l'été. C'est trop facile de porter des jugements hâtifs. En cette fin d'après-midi, couché sur les quais de la Seine, je tente de me laisser bercer par la chaleur que veut bien m'envoyer cette pépite d'or qui, à 7 minutes-lumière de là, fusionne autant qu'elle peut pour me faire ce plaisir. Mais la pépite n'a pas le même éclat. Je le reconnais sans honte. Je pourrais trouver des circonstances atténuantes à cette contre performance: peut-être est-elle due à la légère brise, ou bien à ma mauvaise orientation... Mais non, je vais être franc. Ce soleil d'été n'était pas à la hauteur. Les rayons trop obliques dissipaient leur force dans l'épaisse couche d'ozone. Alors finalement ça m'a rassuré. En dépit de nos ferventes négligences, la couche d'ozone est bien là, et elle empêche le soleil de septembre de prétendre arriver à la cheville du cuisant soleil de juillet. Au moins ai-je cette satisfaction là, et l'accomplissement d'avoir laisser sa chance à l'été.
Le mot de la fin à Barbara, dans "Septembre (quel joli temps)":
Les fleurs portent déjà les couleurs de Septembre
Et l'on entend, de loin, s'annoncer les bateaux.
Beau temps pour un chagrin que ce temps couleur d'ombre.
Je reste sur le quai, mon amour. A bientôt.
Quel joli temps, mon amour, au revoir.
Quel joli soir pour jouer ces vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
L'amour nous reviendra peut-être.
Peut-être un soir, au détour d'un printemps.
Ah quel joli temps, le temps de se revoir.
faisant fi de tout cela, j'ai vêtu shorts, T-shirts et tongs, mais j'étais seul, tout seul, bien seul. L'on ne me regardais pas de travers, non. D'aucuns dut croire que mon esprit mal placé était resté bloqué en août ou en juillet. Je voulais simplement donner sa chance à l'été. Il n'a pas tellement été à la hauteur cette année, l'été, alors je lui laissais, en ce 21 septembre, l'opportunité d'être qualifié d'indien. Mais le peuple avait abdiquer. Devant l'astre solaire, que faire? Aujourd'hui c'est l'équinoxe... Pendant 3 mois la nuit va empiéter inlassablement sur le jour. Pendant 6 mois la nuit durera plus que le jour. le peuple a la tête ailleurs. Depuis juillet les cartables de la rentrée sont achetés. Si l'on anticipé à ce point l'arrivée de septembre, ce n'est pas pour la nier quand elle est bel et bien là. Alors on ne veut pas regarder en arrière. Les plus ambitieux osent même penser à Noël. J'en connais même qui planifient leur réveillon de la Saint Sylvestre. Moi je veux donner sa chance à l'été. C'est trop facile de porter des jugements hâtifs. En cette fin d'après-midi, couché sur les quais de la Seine, je tente de me laisser bercer par la chaleur que veut bien m'envoyer cette pépite d'or qui, à 7 minutes-lumière de là, fusionne autant qu'elle peut pour me faire ce plaisir. Mais la pépite n'a pas le même éclat. Je le reconnais sans honte. Je pourrais trouver des circonstances atténuantes à cette contre performance: peut-être est-elle due à la légère brise, ou bien à ma mauvaise orientation... Mais non, je vais être franc. Ce soleil d'été n'était pas à la hauteur. Les rayons trop obliques dissipaient leur force dans l'épaisse couche d'ozone. Alors finalement ça m'a rassuré. En dépit de nos ferventes négligences, la couche d'ozone est bien là, et elle empêche le soleil de septembre de prétendre arriver à la cheville du cuisant soleil de juillet. Au moins ai-je cette satisfaction là, et l'accomplissement d'avoir laisser sa chance à l'été.
Le mot de la fin à Barbara, dans "Septembre (quel joli temps)":
Les fleurs portent déjà les couleurs de Septembre
Et l'on entend, de loin, s'annoncer les bateaux.
Beau temps pour un chagrin que ce temps couleur d'ombre.
Je reste sur le quai, mon amour. A bientôt.
Quel joli temps, mon amour, au revoir.
Quel joli soir pour jouer ces vingt ans.
Sur la fumée des cigarettes,
L'amour nous reviendra peut-être.
Peut-être un soir, au détour d'un printemps.
Ah quel joli temps, le temps de se revoir.
samedi 16 août 2008
lundi 30 juin 2008
Voleur de Nuit s'envole aux USA
Le Midwest dans toute sa splendeur. Des champs de mais, des desperate housewives et des sheriffs...
jeudi 26 juin 2008
Cet été, lisez un Romain Gary, ou plusieurs : "La Vie devant soi", "Gros-Câlin", "L'Angoisse du roi Salomon"
"La porte était coincée. Ou c'était peut être moi. Quelque chose était absolument coincé en tout cas." Une chose est sûre, après la lecture d'un des trois ouvrages sus-cités de Romain Gary, on se sent moins coincé et même libéré de quelque chose qui nous pesait et dont on ignorait l'existence. Le style est agréable, chaque phrase déploie son humour et sa profondeur. Chacun des trois bouquins aborde avec une grande sensibilité des questions diverses et fondamentales : l'amour, la mort, le monde, la vieillesse, l'histoire, le racisme, la fraternité, la différence, l'oubli...
Dans La Vie devant soi, Romain Gary nous immerge dans les pensées du petit Momo, à peine 10 ans, pas vraiment gâté par la vie, mais à la sensibilité plus qu'attachante. Fils de pute recueilli par Mme Rosa, une très vieille juive ex-prostituée, les liens qui se tissent entre eux deux sont magnifiques. Entre rires et larmes !
"Quand elle marchait, c'était un déménagement"
"- C'est là que je viens me cacher quand j'ai peur. - Peur de quoi, Madame Rosa ? - C'est pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur, Momo. Ça, j'ai jamais oublié, parce que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais entendue. "
" sommeil du juste... Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil de la nui et se font du mauvais sang pour tout'
Dans Gros-Câlin, Romain gary glisse le lecteur dans la peau de Monsieur Cousin, modeste employé de bureau sans prétention, qui se sent bien seul dans une métropole comme Paris et qui trouve dans un python la compagnie que le monde citadin lui refuse. Remarquable ouvrage
"D'ailleurs, mon problème principal n'est pas tellement mon chez-moi mais mon chez-les-autres. La rue. (...) il y a dix millions d'usagés dans la région parisienne et on les sent bien, qui ne sont pas là, mais moi, j'ai parfois l'impression qu'ils sont cent millions qui ne sont pas là, et c'est l'angoisse, une telle quantité d'absence. J'en attrape des sueurs d'inexistence (...)"
"Je sais également qu'il existe des amours réciproques, mais je ne prétends pas au luxe. Quelqu'un à aimer, c'est de première nécessité."
Dans L'Angoisse du roi Salomon, Romain Gary nous embarque dans les réflexions de Jean, chauffeur de taxi qui se met au service d'un vieux monsieur angoissé par la mort: Salomon Rubinstein, ancien roi du prêt-a-porter. Il a 84 ans et emploie des jeunes gens pour répondre aux appels des désespérés et leur apporter du réconfort par la voix et par livraison de petites attentions.
"Je lui ai pris la main. Ce n'était pas personnel mais on ne peut pas prendre la main du monde entier."
" Quand on aime comme on respire, ils prennent tous ça pour une maladie respiratoire"
Dans La Vie devant soi, Romain Gary nous immerge dans les pensées du petit Momo, à peine 10 ans, pas vraiment gâté par la vie, mais à la sensibilité plus qu'attachante. Fils de pute recueilli par Mme Rosa, une très vieille juive ex-prostituée, les liens qui se tissent entre eux deux sont magnifiques. Entre rires et larmes !
"Quand elle marchait, c'était un déménagement"
"- C'est là que je viens me cacher quand j'ai peur. - Peur de quoi, Madame Rosa ? - C'est pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur, Momo. Ça, j'ai jamais oublié, parce que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais entendue. "
" sommeil du juste... Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil de la nui et se font du mauvais sang pour tout'
Dans Gros-Câlin, Romain gary glisse le lecteur dans la peau de Monsieur Cousin, modeste employé de bureau sans prétention, qui se sent bien seul dans une métropole comme Paris et qui trouve dans un python la compagnie que le monde citadin lui refuse. Remarquable ouvrage
"D'ailleurs, mon problème principal n'est pas tellement mon chez-moi mais mon chez-les-autres. La rue. (...) il y a dix millions d'usagés dans la région parisienne et on les sent bien, qui ne sont pas là, mais moi, j'ai parfois l'impression qu'ils sont cent millions qui ne sont pas là, et c'est l'angoisse, une telle quantité d'absence. J'en attrape des sueurs d'inexistence (...)"
"Je sais également qu'il existe des amours réciproques, mais je ne prétends pas au luxe. Quelqu'un à aimer, c'est de première nécessité."
Dans L'Angoisse du roi Salomon, Romain Gary nous embarque dans les réflexions de Jean, chauffeur de taxi qui se met au service d'un vieux monsieur angoissé par la mort: Salomon Rubinstein, ancien roi du prêt-a-porter. Il a 84 ans et emploie des jeunes gens pour répondre aux appels des désespérés et leur apporter du réconfort par la voix et par livraison de petites attentions.
"Je lui ai pris la main. Ce n'était pas personnel mais on ne peut pas prendre la main du monde entier."
" Quand on aime comme on respire, ils prennent tous ça pour une maladie respiratoire"
vendredi 20 juin 2008
hyper'marchés... super courus !
Dans le métro, alors que je lisais Direct Soir je tombe sur la nouvelle suivante: "En 2007, la France a dépassé les 8 millions de mètres carrés de surface de vente dans les hypermarchés". Alors laissons de côté les supermarchés, les supérettes, ainsi que tous les autres commerces de bouche type boulangeries, épiceries, etc. C'est bon, on fait ce petit effort, on laisse ça de côté, vous êtes bien aimables.
Bon alors il reste quoi? Il reste les hypermarchés. C'est-à-dire, les mamouths (justement) de la consommation. Le temple de la distribution de masse. Eh bien en France, dans ces 1.500 hypermarchés, la surface de vente représente 8 millions m2, donc: 8Km2 de bouffes pour nourrir toute la France. Imaginons un peu. C'est tellement énorme, qu'en virant les rayons de graillon et en calant bien 7 Français au mètre carré, on stocke toute la France (DOM TOM, Corse et Carla Bruni comprises).
D'où une question: comment caler 7 Français sur 1m2, et plus généralement, comment caler 7 êtres humains sur 1m2. Pour ce faire, il faut considérer un échantillon représentatif: y'a un bambin, un ado, un jeune adulte, trois vrais adultes et un veillard. Je préconiserais de caler le vioche en bas, bien à plat ventre, pour qu'il déstabilise pas les autres, et pour qu'il meure en silence (pour le bienfait de la CNAM et donc de nous tous ici présents). Ensuite moi je disposerais aux quatre coins les 3 adultes plus le jeune adulte. Et au milieu je mettrais le jeune ado rebelle en boule (pour avoir la paix), et je poserais dessus le bambino (qu'on aura pris soin de bâillonner pour éviter les pleurs insupportables). Ca aurait quand même de la tronche sur des km2 entiers...
Tout ça pour dire quoi? Oui car il y a un semblant de propos dans ce que j'écris. Tout n'est pas qu'une histoire de pyramide humaine. Tout ça pour dire que cette masse de bouffe, ces tonnes de vache, ces kilomètres de saucisses, ça fout les boules. Je crois que ça me fout autant les boules que mes prises de conscience énergétique en plein slaloms nocturnes post boîte de nuit au milieu des réacteurs nucléaires, à cheval sur mes barrages hydroliques...
Ma prise de conscience s'est achevée en sortant de ma rame de métro et alors que je me dirigeais vers la sortie. J'ai vu trois personnes fondre sur moi à grandes enjambées en jouant des coudes. Tout ça pour se glisser dans le train avant que les portes se ferment... Seules les deux plus sportives ont réussi à entrer. La troisième, plus lourdes a pris du retard dans les escaliers et a dû attendre la prochaine rame deux longues minutes (une éternité pour un parisien)... deux longues minutes passées à s'en vouloir: "ah, si seulement, je n'avais pas succombé à ce cornet vanille la dernière fois que j'ai fait mes courses!"
On ne peut pas avoir des km2 de graillon et prétendre attraper un métro au vol. Il faut faire un choix. A Paris il n'y a aucun hyper...
lundi 16 juin 2008
B/B/R et KW/H
Récidive dans le bar/boîte/resto (BBR) de la dernière fois... Le samedi soir et au mois de juin, nous étions tranquilles, les quelques enterrements de vie de jeune fille de la région permettaient de remplir un minimum l'espace. Principal fait marquant, au bout de la quatrième chanson consécutive de Claude François, nous hurlons notre désarrois au DJ (le verbe "parler" en boîte n'existe pas). Certes nous "fêtons" les vingt ans du dernier bain de Cloclo... Mais merde Belinda + Alexandrie + Cette année là + Le lundi au soleil = ça fait trop. Bref. Le DJ nous promet de passer du "contemporain". Ouf! Et là... Drame. Nous avons droit à une version accélérée et un chouilla plus rythmée d'Alexandrie, du même Cloclo.
Ainsi donc nous prîmes la tangente en direction de l'autre boîte.
M'enfin...
Je retiendrai une seule image. Le retour en voiture. "Exit Music for a film" de radiohead en fond sonore. Une départementale déserte. Et des lumières de part et d'autres de la chaussée: Les réacteurs de la centrale EDF à droite. Les diffuseurs d'enrichissement d'uranium à gauche. Des tours de refroidissement un peu plus loin. Le barrage EDF juste derrière. Et au milieu de tout ce barnum, eh bien, j'ai pris conscience de toute l'énergie qu'on consomme. Bien sûr la nuit les gens (normaux) dorment alors ils consomment que dalle, à part éventuellement le frigo pour garder la Heineken au frais et le magnétoscope pour enregistrer la rediff nocturne de Mireille Dumas. Bref pas de quoi fouetter un chat. M'enfin... tout ça pour dire que tous ces KiloWattHeures qui me sont passés dessus, l'idée des pingouins qui fondent sur la banquise qui fond... tout ça tout ça... Eh bien, j'ai culpabilisé d'avoir laissé éclairé la lumière de la terrasse...
vendredi 30 mai 2008
Ciné: "Un Conte de Noël" d'Arnaud Desplechin
J'avais vu L'Heure d'été, il y a quelques semaines, à l'occasion du printemps du cinéma (3eur., ouf!). Une famille d'aristo en grande angoisse parce que mamie crève et ça engendre une grande question: que faire de la grande baraque paumée au fin fond du 77 et remplie de meubles et de tableaux oh-qu'ils-sont-beaux-oh-qu'ils-sont-chers? Alors les 3 frangin(e)s se crêpent le chignon sur l'héritage et forcément tous ces souvenirs on va pas les vendre, oui mais nous on déménage à Pékin pour mon boulot alors forcément on a besoin de cash, oui mais toi tu nous emmerdes avec ton boulot, oui je t'aime, moi non plus, oui mais maman elle aurait aimé quoi?, et on fait quoi du vase? Oh toi ta gueule... Etc., etc. C'était gentil comme film (avec la binoche, hihi), mais honnêtement un peu... rien à cirer de voir ces gosses de riche étaler leurs petits problèmes à la noix.
Avec Un Conte de Noël, rien à voir. Certes, le thème est le même: Famille, transmission, relations humaines, questions métaphysiques. Mais c'est différent, ce film est charmant, voire superbe par moment. Peut-être parce que la mère ne crève pas dans le premier quart d'heure aussi. À titre personnel j'ai détesté certains personnages et adoré certains autres (le papi, il est génialissime). En tout cas, j'ai adoré les détester et les adorer. Le film est très riche. Très très riche. Extrêmement riche je dirais même. Parfois drôle. Et toujours juste. Et pourquoi ça? Parce que, chose rare ces temps-ci, les dialogues sont très bien écrits. Et y'a tout le reste. Notamment l'ambiance de Noël qui nous rappelle toujours quelque-chose et qui ressort brillamment sous l'habile réalisation de monsieur le réalisateur dont j'ai oublié le nom.
Pour conclure, et éviter de faire plus long que mon histoire de cheveux... C'est du naturalisme zolien contemporain, mâtiné d'un zeste de folie et d'une pincée d'audace, toujours dans la justesse et souvent dans l'émotion.
Je mets 4****.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=126483.html
mardi 27 mai 2008
On coupe? Oui, mais on garde toute la longueur...
Mercredi. Il fait beau. On est à Paris. Tout va bien... Tout va bien? Non. Pourquoi? Oh ce n'est pas existentiel. Ce n'est pas l'essentiel. Et pourtant... Et pourtant c'est important. Ca touche à cette partie de soi que l'on a en soi et hors de soi. Ca touche à cette partie de soi qui prend racine à quelques centimètres de la conscience et de l'inconscience, parfois même de l'insouciance. Ca touche au sommet. Ca touche à ce qu'on a de plus haut... Bref, j'avais besoin d'aller chez le coiffeur.
Alors je vous vois d'ici... Oui, je vous vois d'ici. Quoi, tu vas pas nous faire un billet sur tes histoires capillaires... La terre tremble en Chine. La Birmanie ne compte plus ses morts. L'Afrique a faim. Le Groenland a chaud. Les subprimes vont mal. Jean-Pierre Foucault oriente les réponses à "Qui Veut gagner des Millions?". Oui... Oui j'aurais pu parler de tout ça. Mais à quoi bon. Méditez ce qui suit:
La mouche qui a voyagé su le Titanic ne savait pas nager et n'était ni une femme, ni un enfant (d'abord). Et pourtant elle a survécu. Pourquoi? Parce qu'elle savait voler. Alors volons dans les détails de ma vie de mouche, en quelques paragraphes, et: À la fin de l'envoi... je mouche!
Mes cheveux étaient trop longs. J'avais fini de me persuader du contraire. J'avais fini de me dire que non, que ça allait, que sous un certain angle, que dans le noir, que sous la pluie, qu'après la douche, qu'avec du gel... NON. Non, il me fallait l'accepter. Mes cheveux avaient atteint cette longueur critique au delà de laquelle on ne peut plus faire semblant. On ne peut plus lutter. Ou alors si. La situation peut perdurer, mais qui voudrait vivre en entendant une fois par demi-heure: "ton coiffeur est en prison", ou "tu veux qu'on se cotise?", ou "tu veux te faire des dreads, c'est pour ça"? Il fallait aller de l'avant, rassembler ses idées et se rendre le plus vite possible chez un coiffeur, puisque ce sont eux, dans nos civilisations occidentales post modernes à division horizontale du travail, qui sont en charge d'effectuer un transfert de masse capillaire depuis la tête des gens jusqu'à la balayette du stagiaire sous-payé qui mâche du Hollywood chewing gum 8h par jour sans RTT pause comprise.
Résumons ce qu'on a appris. Mes cheveux ont passé leur longueur critique. Je cherche un coiffeur.
Alors oui. Bien sûr il faut dire ici les arrières-pensées que nous avons tous à ce stade du récit. On ne choisit pas un coiffeur comme on choisit un liquide vaisselle. Le cheveu c'est quoi? Le cheveu, c'est la continuation de l'être, le prolongement vertical de l'âme, l'élévation de l'esprit. Alors bien sûr, d'aucuns s'offusquent... Le cheveu serait aussi une mode, un appendice de régulation thermique, un outil pour cacher les parties du visage qui nous complexent... Fi de tout ça. Le cheveu c'est le reflet de l'âme. Alors ça fait réfléchir. Que faire?
Oui que faire? Ce n'est pas naturel de chercher un coiffeur. Un coiffeur, soit on en a un qui nous satisfait et on se le garde. Soit on attend de se le faire recommander... Mais au grand jamais on ne se lance dans le grand marché du salon de coiffure. Sous aucun prétexte. Et pourtant... Et pourtant j'ai dû me lancer dans le grand marché. Pourquoi? Mais parce que MON coiffeur, il est dans un village à 700km au sud... Et que c'est maintenant qu'il faut couper. Plus le choix. Je me lance dans le grand marché du salon de coiffure... Et pas n'importe où s'il vous plaît. Je n'ose même pas continuer. Inspiration, expiration... Oui, je l'avoue, voilà, j'ai dû chercher un salon de coiffure dans le 4e arrondissement de Paris.
C'est dit.
Maudissez-moi autant que vous pouvez, vous avez raison.
Quand vous aurez fini de me maudire lisez la suite.
Le Marais accueille plus de salons de coiffure au mètre carré que la Seine reçoit de déchets un soir d'été. ils sont partout. Ils sont semblables. Y grouillent des garçons anorexiques qui gesticulent. Y raisonne à plein tube "Hung up" de Madonna. Y dorment à poing fermé sous leur permanente des mamies qui kiffent la vibes... C'est tout pareil. Allez faire le tri! M'enfin j'ai fini par trouver un salon dont je tairai le nom. Je vous épargne l'épisode de la prise de rendez-vous qui fut cocasse pour ne pas alourdir davantage (sous la clameur populaire, je ferai peut être un post scriptum).
J'ai compris que tromper mon coiffeur attitré serait une erreur au moment du lavage capillaire. Oui le lavage capillaire est à la coupe de cheveux ce que le préliminaire est à l'amour. J'étais habitué à ce que ça dure trois plombes. Et là... 2 grammes de shampooing étalés à la va-vite, trois claques sur le crane, un seau d'eau froide et ZOU, à la coupe. Belle entrée en matière... Alors la coupe. Oui c'est toujours un peu la même chose. C'est un peu la quadrature du siècle. Il y a ce que je veux. Il y a ce que le coiffeur veut. Il y a ce que mes cheveux peuvent. Et il y a ce que le coiffeur peut. Alors forcément, on n'obtient jamais ce qu'on veut, ni même ce qu'on pourrait, ni même ce que le coiffeur voudrait. On est réduit au plus petit dénominateur qui est: Ce que le coiffeur peut faire à un temps T, étant donné sa motivation du moment et sa technique de coupe. Alors, classiquement, je donnerais deux notes. Une note technique de... 4/10. Notons les 2 points perdus bêtement en 2 minutes quand il a connement fait tombé son peigne sur mes pompes. Et une note artistique de... 5/20. Bon, je n'ai pas la moyenne avec ces conneries... Heureusement il ne m'a pas assommé de réflexions personnelles sur la dernière Une de Gala, la vie sexuelle du pape ou l'engagement africain de Madonna. J'ai tout de même eu droit à un "c'est vrai qu'ils sont épais", puis, en guise de conclusion à un "on les veux plus court?". On ne voulait pas plus court, on voulait plus beau. C'était pas la lune. Mais c'était déjà trop demandé.
Alors on lui dit que tout va très bien Madame la Marquise. On n'était pas avec son coiffeur légitime, mais avec un illégitime... à quoi s'attendait-on? Alors on lâche la thune. On pousse la porte vitrée. On se demande pourquoi le gens nous regarde, ou nous regarde pas, dans les deux cas c'est suspect. Puis on se dit que ça repousse. On compte sur la myopie de ses congénères. On envisage chapeaux, bérets, casquettes, foulards. Et même perruques. On sait que ça repoussera. Et on se convainc que ça nous laisse le temps de prospecter...
Alors je vous vois d'ici... Oui, je vous vois d'ici. Quoi, tu vas pas nous faire un billet sur tes histoires capillaires... La terre tremble en Chine. La Birmanie ne compte plus ses morts. L'Afrique a faim. Le Groenland a chaud. Les subprimes vont mal. Jean-Pierre Foucault oriente les réponses à "Qui Veut gagner des Millions?". Oui... Oui j'aurais pu parler de tout ça. Mais à quoi bon. Méditez ce qui suit:
La mouche qui a voyagé su le Titanic ne savait pas nager et n'était ni une femme, ni un enfant (d'abord). Et pourtant elle a survécu. Pourquoi? Parce qu'elle savait voler. Alors volons dans les détails de ma vie de mouche, en quelques paragraphes, et: À la fin de l'envoi... je mouche!
Mes cheveux étaient trop longs. J'avais fini de me persuader du contraire. J'avais fini de me dire que non, que ça allait, que sous un certain angle, que dans le noir, que sous la pluie, qu'après la douche, qu'avec du gel... NON. Non, il me fallait l'accepter. Mes cheveux avaient atteint cette longueur critique au delà de laquelle on ne peut plus faire semblant. On ne peut plus lutter. Ou alors si. La situation peut perdurer, mais qui voudrait vivre en entendant une fois par demi-heure: "ton coiffeur est en prison", ou "tu veux qu'on se cotise?", ou "tu veux te faire des dreads, c'est pour ça"? Il fallait aller de l'avant, rassembler ses idées et se rendre le plus vite possible chez un coiffeur, puisque ce sont eux, dans nos civilisations occidentales post modernes à division horizontale du travail, qui sont en charge d'effectuer un transfert de masse capillaire depuis la tête des gens jusqu'à la balayette du stagiaire sous-payé qui mâche du Hollywood chewing gum 8h par jour sans RTT pause comprise.
Résumons ce qu'on a appris. Mes cheveux ont passé leur longueur critique. Je cherche un coiffeur.
Alors oui. Bien sûr il faut dire ici les arrières-pensées que nous avons tous à ce stade du récit. On ne choisit pas un coiffeur comme on choisit un liquide vaisselle. Le cheveu c'est quoi? Le cheveu, c'est la continuation de l'être, le prolongement vertical de l'âme, l'élévation de l'esprit. Alors bien sûr, d'aucuns s'offusquent... Le cheveu serait aussi une mode, un appendice de régulation thermique, un outil pour cacher les parties du visage qui nous complexent... Fi de tout ça. Le cheveu c'est le reflet de l'âme. Alors ça fait réfléchir. Que faire?
Oui que faire? Ce n'est pas naturel de chercher un coiffeur. Un coiffeur, soit on en a un qui nous satisfait et on se le garde. Soit on attend de se le faire recommander... Mais au grand jamais on ne se lance dans le grand marché du salon de coiffure. Sous aucun prétexte. Et pourtant... Et pourtant j'ai dû me lancer dans le grand marché. Pourquoi? Mais parce que MON coiffeur, il est dans un village à 700km au sud... Et que c'est maintenant qu'il faut couper. Plus le choix. Je me lance dans le grand marché du salon de coiffure... Et pas n'importe où s'il vous plaît. Je n'ose même pas continuer. Inspiration, expiration... Oui, je l'avoue, voilà, j'ai dû chercher un salon de coiffure dans le 4e arrondissement de Paris.
C'est dit.
Maudissez-moi autant que vous pouvez, vous avez raison.
Quand vous aurez fini de me maudire lisez la suite.
Le Marais accueille plus de salons de coiffure au mètre carré que la Seine reçoit de déchets un soir d'été. ils sont partout. Ils sont semblables. Y grouillent des garçons anorexiques qui gesticulent. Y raisonne à plein tube "Hung up" de Madonna. Y dorment à poing fermé sous leur permanente des mamies qui kiffent la vibes... C'est tout pareil. Allez faire le tri! M'enfin j'ai fini par trouver un salon dont je tairai le nom. Je vous épargne l'épisode de la prise de rendez-vous qui fut cocasse pour ne pas alourdir davantage (sous la clameur populaire, je ferai peut être un post scriptum).
J'ai compris que tromper mon coiffeur attitré serait une erreur au moment du lavage capillaire. Oui le lavage capillaire est à la coupe de cheveux ce que le préliminaire est à l'amour. J'étais habitué à ce que ça dure trois plombes. Et là... 2 grammes de shampooing étalés à la va-vite, trois claques sur le crane, un seau d'eau froide et ZOU, à la coupe. Belle entrée en matière... Alors la coupe. Oui c'est toujours un peu la même chose. C'est un peu la quadrature du siècle. Il y a ce que je veux. Il y a ce que le coiffeur veut. Il y a ce que mes cheveux peuvent. Et il y a ce que le coiffeur peut. Alors forcément, on n'obtient jamais ce qu'on veut, ni même ce qu'on pourrait, ni même ce que le coiffeur voudrait. On est réduit au plus petit dénominateur qui est: Ce que le coiffeur peut faire à un temps T, étant donné sa motivation du moment et sa technique de coupe. Alors, classiquement, je donnerais deux notes. Une note technique de... 4/10. Notons les 2 points perdus bêtement en 2 minutes quand il a connement fait tombé son peigne sur mes pompes. Et une note artistique de... 5/20. Bon, je n'ai pas la moyenne avec ces conneries... Heureusement il ne m'a pas assommé de réflexions personnelles sur la dernière Une de Gala, la vie sexuelle du pape ou l'engagement africain de Madonna. J'ai tout de même eu droit à un "c'est vrai qu'ils sont épais", puis, en guise de conclusion à un "on les veux plus court?". On ne voulait pas plus court, on voulait plus beau. C'était pas la lune. Mais c'était déjà trop demandé.
Alors on lui dit que tout va très bien Madame la Marquise. On n'était pas avec son coiffeur légitime, mais avec un illégitime... à quoi s'attendait-on? Alors on lâche la thune. On pousse la porte vitrée. On se demande pourquoi le gens nous regarde, ou nous regarde pas, dans les deux cas c'est suspect. Puis on se dit que ça repousse. On compte sur la myopie de ses congénères. On envisage chapeaux, bérets, casquettes, foulards. Et même perruques. On sait que ça repoussera. Et on se convainc que ça nous laisse le temps de prospecter...
mardi 13 mai 2008
Avant goût d'été, en mai, sur les quais
Les quais, en mai, c'est l'été avant l'été.
La seine est mienne, sereine. La seine est scène.
Les bords de seine essaiment ceux qui s'aiment et ceux qui aiment voir le soir, noir, miroir ô beau miroir, c'est toi que l'on vient voir.
Tu coules mieux au clair de lune, éclair de plume, longue clairière solitaire aux réverbères qui nous éclairent.
Les yeux dans l'eau, les pieds en haut, Trocadéro, pont Mirabeau, roucoule de l'eau quai de la Tournelle,
Comme tourterelle est bien plus belle au noir du soir qu'au bleu du ciel.
Un dimanche de mai donc. Chaleurs... Pavés... Sous les pavés, les cocotiers? Et non, même 40 ans après. Et dans 400 ans? Oui, dans 400 ans on aura peut être l'imagination au pouvoir, il sera peut être interdit d'interdire et les élections ne seront plus des pièges à con. Mais si ça se trouve on aura de l'eau jusqu'aux oreilles à force de dégivrer notre frigo de pingouins à coup d'usines à charbon et de jus d'ananas arrivés par avion.
Un dimanche de mai donc. Chaleurs... Pavés... Sur les pavés, les parisiens. Et tous les autres. Le soleil a cogné toute la journée sur ces pavés et comme il a aussi cogné sur nous, on vient prendre le frais au fil de l'eau, au soir qui tombe. Mal assis, mal éclairé, qu'importe.
Première partie quai d'Orléans. C'est toujours bien le quais d'Orléans, île Saint Louis. On voit le cul de Notre-Dame surplomber la rive gauche. La brise est légère. Peu de gens urinent à proximité. À cet endroit, les touristes sur bateau mouches n'hésitent pas à faire coucou et même parfois davantage. Parfois quatre jeunes filles viennent y lécher leur glace Berthillon et le temps s'arrête autour du métronome de ces huit jambes nues qui se balancent au dessus de la seine.
Deuxième partie quai du marché neuf. Un trio africain guitares/percussions fait se déhancher des dizaines de noctambules envoûtés: touristes et parisiens. En toute simplicité, le concert improvisé affiche complet: sur le petit pont, sur les marches, sur le quais, parvis Notre-Dame. On vibre sur "Loosing my religion" en acoustique d'Afrique. N'y tenant plus certains spectateurs ne peuvent retenir quelques pas de danse autour du chanteur. Et l'on rigole bien du spectacle qu'offre en second plan ce sans-abris au break-dance Michael-Jacksonien, champion toute catégorie de air-guitare. Sûr que dans le froid de l'hiver on est moins nombreux sur ce même quai pour le voir danser. Danse-t-il?
Conclusion n°1: Bilan carbone de la soirée: 0 mg/personne. Arrivé à pied, reparti à la nage. Ouf.
La seine est mienne, sereine. La seine est scène.
Les bords de seine essaiment ceux qui s'aiment et ceux qui aiment voir le soir, noir, miroir ô beau miroir, c'est toi que l'on vient voir.
Tu coules mieux au clair de lune, éclair de plume, longue clairière solitaire aux réverbères qui nous éclairent.
Les yeux dans l'eau, les pieds en haut, Trocadéro, pont Mirabeau, roucoule de l'eau quai de la Tournelle,
Comme tourterelle est bien plus belle au noir du soir qu'au bleu du ciel.
Un dimanche de mai donc. Chaleurs... Pavés... Sous les pavés, les cocotiers? Et non, même 40 ans après. Et dans 400 ans? Oui, dans 400 ans on aura peut être l'imagination au pouvoir, il sera peut être interdit d'interdire et les élections ne seront plus des pièges à con. Mais si ça se trouve on aura de l'eau jusqu'aux oreilles à force de dégivrer notre frigo de pingouins à coup d'usines à charbon et de jus d'ananas arrivés par avion.
Un dimanche de mai donc. Chaleurs... Pavés... Sur les pavés, les parisiens. Et tous les autres. Le soleil a cogné toute la journée sur ces pavés et comme il a aussi cogné sur nous, on vient prendre le frais au fil de l'eau, au soir qui tombe. Mal assis, mal éclairé, qu'importe.
Première partie quai d'Orléans. C'est toujours bien le quais d'Orléans, île Saint Louis. On voit le cul de Notre-Dame surplomber la rive gauche. La brise est légère. Peu de gens urinent à proximité. À cet endroit, les touristes sur bateau mouches n'hésitent pas à faire coucou et même parfois davantage. Parfois quatre jeunes filles viennent y lécher leur glace Berthillon et le temps s'arrête autour du métronome de ces huit jambes nues qui se balancent au dessus de la seine.
Deuxième partie quai du marché neuf. Un trio africain guitares/percussions fait se déhancher des dizaines de noctambules envoûtés: touristes et parisiens. En toute simplicité, le concert improvisé affiche complet: sur le petit pont, sur les marches, sur le quais, parvis Notre-Dame. On vibre sur "Loosing my religion" en acoustique d'Afrique. N'y tenant plus certains spectateurs ne peuvent retenir quelques pas de danse autour du chanteur. Et l'on rigole bien du spectacle qu'offre en second plan ce sans-abris au break-dance Michael-Jacksonien, champion toute catégorie de air-guitare. Sûr que dans le froid de l'hiver on est moins nombreux sur ce même quai pour le voir danser. Danse-t-il?
Conclusion n°1: Bilan carbone de la soirée: 0 mg/personne. Arrivé à pied, reparti à la nage. Ouf.
samedi 10 mai 2008
Ciné: La Dernière Tentation du Christ
Devant l'affiche de la Dernière tentation du Christ, la première tentation du cinéphile, c'est d'entrer: Scorcese, le Christ, David Bowie... Alors on entre et on se fend d'une tirade connue: "bonjour mademoiselle, une entrée pour la Passion du Christ s'il-vous plaît". "Tenez". Ouf. "Vous vouliez dire la Dernière tentation du Christ". Mince. Évidemment... Regards et rire complices. Non, non, ce n'est pas le film de Mel G. Vexé de m'être fait prendre en flagrant délit d'ignorance, je cherche un échappatoire. Ne pouvant rester indéfiniment devant son comptoir, le temps presse. Ahah, j'ai trouvé! Les billets d'entrée n'offrent pas de place suffisante pour que soit inscrit le titre complet du film, je vais pouvoir la coincer. Je la regarde en coin et lui glisse, l'air de rien, "j'espère que je ne vais pas non plus voir 'La dernière tente'". Vlan! Mouchée! Mouhahah. Cela dit... "La dernière tente"... de quoi pourrait bien parler ce film? J'ai d'abord imaginé la crue séculaire qui doit bientôt engloutir Paris. Une des zones les plus touchées serait le 4e arrondissement. On aurait donc un remake du film "Le Pianiste" de Polanski qui se déroulerait cette fois dans le ghetto du Marais où un seul survivant, "la dernière tente", ferait tout pour survivre dans ce quartier sous les eaux. On peut aussi bien imaginer un film d'horreur où serait maudit l'emplacement 38, tout au fond du camping de la Camarde: "bonjours les enfants, vous avez réservé La Dernière tente? bon courage!". Un troisième scénario relaterait l'enfance du petit Théo, orphelin, dont les quatre taties s'étriperaient pour avoir la garde du petit. Seule la dernière tante arrivant à ses fins.
Nous entrons, salle rouge, et prenons place. Finalement nous attendions tous le Messie, même si la salle était majoritairement composée d'athés/agnostiques, peut-être même quelques communistes post-68ards (en ce quarantième anniversaire). Rouges furent la salle, la partie léniniste du public, ainsi que la tronche du Christ sous sa couronne d'épine. Le film a fini par commencer. Ah ça pour commencer y'a pas eu de problème, mais quand il s'est agi de finir y'a plus eu personne. Alors oui, le film a commencé, puis il a duré duré duré. Tout y est, de belles images, d'excellents acteurs, l'histoire d'un homme au destin extraordinaire. Et pourtant ça ne décolle pas. À la rigueur là où ça décolle le plus c'est quand il se colle à sa croix et qu'il prend un peu de hauteur. On pouvait s'attendre à moult effets spéciaux, étant donné le nombre de miracles réalisés, mais bon, ce n'est pas ce qui a intéressé Scorcese qui les traite avec sobriété ou qui les les élude carrément.
Il reste tout de même plusieurs points positifs. Le film n'étant pas prenant, il force le spectateur à se poser des questions pendant 2h44. Questions importantes, puisque la naissance de cet homme marque l'année zéro de notre calendrier, ce n'est quand même pas rien. On ne dit pas "je suis né en 30 avant ma belle soeur, mais en 2000 après JC". Deuxième point positif, David Bowie joue Ponce Pilate avec un accent british. Ca vaut l'os. Toisième point positif, certaines scènes sont remarquables, notamment la crucifixion. Et puis il y a ce fantastique moment ségolénien: "Pardonnez leur...". On aurait aimé la voir la Madonne "socialiste" clouée sur une planche. C'est facile de reprendre des paroles du Christ engoncée dans un tailleur Paule Ka, un Martini à la main.
mardi 6 mai 2008
Ice à Palavas l'effluve
"Si, si, je t'assure, cette arrivée à Palavas-les-flots par la départementale D344, me rappelle étrangement mon entrée à Miami Beach". Et j'étais sérieux. Baigner ses pieds dans la Méditerrannée, dès début mai, c'est réveiller, la marmotte hibernée qui sommeillait! Après l'ultime plongeon du soleil dans le grand bleu, quoi de mieux pour finir de décongeler la marmotte de notre moi hivernal que d'aller onduler à l'Ice.
Conclusion: n°1 Vivement l'été.
L'Ice, c'est une disco-teck-post-teck-tonik-pré-hype. On y vient pour écouter. Chose rare chez le noctambule. Alors on a écouté du gros son électro-berlinois, mais on a quand même laissé nos membres se désarticuler au rythme de ce qu'un balourd génial d'ex-RDA faisait tourner sur ses platines. Clou électrisant de la soirée: le quart d'heure de djumbé du didjé sur musique électrisée, ambiance blanche fumée, laser spiralé, et spots quadricolorés. N'a-t-on perdu le temps qui passe, du fin fond de notre crevasse? Fumes-nous encore à Palavas? Fumes-nous déjà au purgatoire? Fumes-nous dans l'imaginaire de ce Germain de Berlin? Fumes-nous Berlinoyés à 1000 lieux sous les mers? Pour sûr chacun s'est senti Kennedy pour la nuit: Ich bin ein Berliner! Forever! Pour le meilleur! Et pour le pire? Le pire, c'est de quitter le Berlinois pour chevaucher sa berline. Mais arrivé sur l'oreiller iodé du sel des eaux, se faire bercer du flux des flots, effluves électro, refus des mots, reflux d'échos...
Conclusion: n°1 Vivement l'été.
samedi 3 mai 2008
2 mai: Les nîmois sont sympas
Très belle journée, dans cette très belles ville, remplie de personnes agréables. Conseil: Se restaurer place du marché, dans le délicieux resto/pâtisserie, celui qui est le plus proche de la fontaine au crocodile.
vendredi 2 mai 2008
b/b/r veille de fête (1er mai)
Cette "chronique" est à lire en écoutant le prodigieux titre de Boney M "El Lute". Ce fut la BO de la soirée ratée du 30 avril (pré 1er mai). Imaginez un village. Non! Imaginez un désert. Non n'imaginez plus rien. Bon je reprends. L'équation s'écrit ainsi: Patelin du fin fond de la Drôme + veille de fête + jeunes de 23 piges + envie de s'amuser = ??? Voilà. Ces trois points d'interrogations pour exprimer l'indicible. À 22h40, lorsque nous débarquons dans le premier bar/boîte/resto, il n'y avait personne, en dépit de la triple activité dudit établissement. Donc personne au bar, personne au resto, personne sur le luisant dancefloor. Nous étions, je cite le videur, les "premiers clients". Eh oui, avant nous: zéro client. zéro. rien. nada. quetchi. Le vide, intersidérale, ou presque. Sans gêne nous nous installons au bar et conversons avec mister cocktails. Ce dernier, apprenant que je venais de Paris (pour être plus juste, je revenais de Paris, mais je n'allais pas tout compliquer), et comme le veut la coutume locale, commence à me mitrailler de critiques sur la capitale, cité infernale traversée par le styx et habitée par des damnés. Et bien sûr... c'est à moi de répondre. Qu'y puis-je si Paris comporte tous les vices de la terre..? Alors je fais une galipette verbale en lui disant que si son bar/boîte/resto était situé à Paris, il y aurait sûrement un peu plus de monde. Je pensais avoir gagné. Point du tout. Il me répond sans ciller que "ça ferait beaucoup de cons au mètre carré". Je ne l'ai pas vu venir celle-là... Pourquoi tant de haine? Peut-être parce que les seuls parisiens qu'il connaît sont les parisiens connus, donc ceux qui passent à la télé, ceux qui dirigent le pays, celles qui présentent la météo en jupette et de profil, ceux qui jouent au foot dans des clubs de quasi L2. Bref. Il est de bon ton de critiquer les parisiens, même depuis son b/b/r vide. La nature ayant horreur du vide, nous avons tenté d'entrer dans un espace plein et avons finalement trouvé un autre espace, moins vide celui-là, mais perdu au fin fond des vignes. Nous fûmes quelques-uns à danser sur une piste mal éclairée au son d'une "musique" entrecoupée des incessantes interventions de DJ Loose qui s'est évertué à faire des annonces au micro avec sa voix de dinde et un vieil échos plus kitsch qu'une chanson de Stone et Charden. Ce soir là, que d'anniversaires et de voitures mal garées pour si peu de monde !
Conclusion n°1: Ne jamais écouter Boney M en rentrant dans sa voiture avec, en vision panoramique depuis son pare-brise, un parking merdique et une vieille insigne au nom de la boîte qui peine à clignoter, sur fond de trou perdu...
Conclusion n°2: Ne jamais écouter Boney M.
Conclusion n°3 (du barman): mieux vaut être seul dans son b/b/r pourri en province, que nombreux dans son b/b/r pourri à Paris.
mercredi 30 avril 2008
Anguille sous roche...
"Elles sont vivantes, là, vous croyez?
_ oui!
_ J'ai peine à vous croire"
"Vous allez bien me la serrer, et moi je vais prendre le couteau"
"VIENS LÀ, MA PUCE !"
"Avec le chiffon parce que ça glisse"
"Première opération, la tronçonner"
"Voilà ma belle, tu ne remueras plus"
"Vous la videz, simplement en passant le doigt dedans?"
"Travailler à deux, c'est beaucoup mieux"
Voilà quelques extraits du fantastique dialogue auquel se livrent Maïté et Micheline. Jamais, le titre de l'émission ne fut aussi approprié. "La cuisine des mousquetaires". Bien sûr les mousquetaires sont plus ronds que sous Richelieu, bien sûr les assaillants sont moins vaillants. Mais l'essentiel est là.
Qu'avons-nous?
Nous avons un conflit militaire.
Nous avons un front.
Un front sanglant.
De cette lutte, seuls les vainqueurs sortiront vivants: les mousquetaires ou les anguilles !
Et l'on sent, dès le début, la désobligeance du bonhomme Micheline: "elles sont vivantes, là vous croyez?". Paroles qu'elle regrettera pas la suite, quand elle n'aura que ses yeux pour s'ébahir devant la résistance que le poisson inflige aux mimines de Maïté-L'Intransigeante.
Bien sûr, les mousquetaires ont gagné. Il faut bien dire qu'elles étaient armées jusqu'aux dents: chiffons, gourdin, couteau court, couteau de bouchère...
Conclusion 1 donnée par Mikeline: "c'est plus facile de faire un bifsteak"
Conclusion 2: Si on donnait un gourdin aux deux gourdes pour qu'elles se dépècent entre elles, ce serait plus drôle.
Conclusion 3: De quel droit Maïté tutoie-t-elle la pauvre anguille? Ont-elles élevé les cochonnes ensemble?
Conclusion n°4: Très beau résumé sur http://mont-de-marsan.ifrance.com/photos.htm
Ouverture
Dans la nuit du 28 au 29 avril 2008, j'accouche de ce blog. Créer un blog maintenant, c'est complètement post-hype, plus du tout tendance, et pourtant c'est ce dont j'ai envie aujourd'hui. Enfin aujourd'hui... aujourd'nuit. Oui, beaucoup de choses seront écrites la nuit. Sur quoi écrire? À Paris, nous sommes plusieurs millions sur une poignée de kilomètres carrés. Je trouverai, forcément.
Ce blog pour dire des choses.
Ce blog pour vos commentaires.
À tout de suite...
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